Sous les serres de Planet Exotica, les crocodiles se contenteraient d’un « petit » 23-24 °C. Leurs voisins les serpents apprécieraient tout de même 3-4 °C de plus… Entre les deux, Marc Jaeger a dû trancher la question. Écrasé par une brusque flambée de 300 % du tarif du gaz dont il a un besoin vital, le gérant du parc à thème royannais a dû « baisser un peu la température dans les serres ». Se chauffer autrement, aussi bien pour moins cher, telle est la réflexion du délégataire des ex-Jardins du Monde, propriétés de la Ville.
Sous les serres de Planet Exotica, les crocodiles se contenteraient d’un « petit » 23-24 °C. Leurs voisins les serpents apprécieraient tout de même 3-4 °C de plus… Entre les deux, Marc Jaeger a dû trancher la question. Écrasé par une brusque flambée de 300 % du tarif du gaz dont il a un besoin vital, le gérant du parc à thème royannais a dû « baisser un peu la température dans les serres ». Se chauffer autrement, aussi bien pour moins cher, telle est la réflexion du délégataire des ex-Jardins du Monde, propriétés de la Ville.
Ensemble, exploitant et propriétaire réfléchissent, mais changer de mode de chauffage peut s’avérer très onéreux à l’investissement. « Une chaudière biomasse à bois, c’est 700 000 euros », chiffre un proche du dossier. Onéreux pour onéreux, et si la Ville, avec la Communauté d’agglomération Royan Atlantique peut-être, creusait plus profondément la piste de la géothermie ?
Trop de distance
Une récente étude commandée par la Ville a confirmé le potentiel géothermique sous Royan. L’étude visait à déterminer l’intérêt d’investir dans ce mode de chauffage, dans l’optique de la construction d’un futur complexe aquatique. Serait-il viable d’alimenter depuis ce forage imaginé dans le secteur de la Triloterie un réseau de chaleur ?
Étirer un réseau de canalisations pour transporter une eau « chaude », émaillé de sous-stations, notamment pour maintenir la température de l’eau transportée, tout cela a un coût non négligeable. La lisière Est du quartier du Parc serait trop éloignée du centre-ville et du quartier de la gare, où l’on recense des bâtiments suffisamment grands pour justifier un raccordement à un tel réseau de chaleur par géothermie.
« Je trouve cette étude pessimiste sur l’opportunité de recourir à la géothermie. » L’homme qui déplore ce pessimisme ne s’exprime encore qu’en tant que simple citoyen. Saint-Georgeais, de surcroît. Mais un citoyen averti, dans le domaine. Dimitri Aymard, 32 ans, est l’un des experts « géothermie » d’Engie Solutions, division tournée vers les énergies renouvelables. Installé sur la Côte de Beauté depuis deux ans, d’où il peut partiellement télétravailler et, péniblement, « monter » à Paris en train, il s’intéresse à son nouveau cadre de vie, à sa desserte ferroviaire, à ses règlements d’urbanisme, à sa réflexion sur l’avenir, en matière d’énergie, également…
Un sous-sol connu
L’article de « Sud Ouest » relatant la conclusion de l’étude du cabinet Bérim a accroché l’œil de l’expert en géothermie. La lecture d’une partie de cette étude le conforte, lui, dans l’idée que la géothermie ne doit pas être écartée trop tôt. Factuellement, Dimitri Aymard partage d’ailleurs l’intérêt que le cabinet d’étude a porté essentiellement à la strate aquifère du Cénomanien, à -425 mètres.
Nous connaissons les caractéristiques de cette strate aquifère
Au sujet de ce gisement, toutefois, le cabinet Bérim identifie « des risques géologiques dus à la limitation de l’injection ». « Ce réservoir est bien connu et exploité en Nouvelle-Aquitaine, à Bordeaux notamment. Nous connaissons bien les caractéristiques des roches qui constituent le sous-sol. Le processus de réinjection de l’eau, nous le maîtrisons », affirme par expérience Dimitri Aymard.
Forer dans cet aquifère cénomanien permettrait de pomper de 50 à 100 mètres cubes par heure d’une eau à 25 °C. « Bien sûr, avec une eau à cette température, une pompe à chaleur est nécessaire », confirme l’expert d’Engie Solutions, « mais le rapport est intéressant entre l’énergie nécessaire et l’énergie produite, de 1 à 4 ». En soi, donc, cette eau à 25 °C contenue dans le sol à « seulement » 425 mètres de la surface présente un intérêt. Pour des équipements géographiquement proches, plaide le cabinet Bérim, pour qui, en outre, « très peu de bâtiments sont potentiellement raccordables » à Royan.
À affiner
Sans éléments techniques plus exhaustifs entre les mains, Dimitri Aymard se garde de contredire cette contrainte d’un potentiel d’utilisateurs insuffisant, à première vue. En revanche, l’expert en géothermie a relevé dans l’étude de Bérim un paramètre biaisé. « Les investissements dans une infrastructure de géothermie et une chaudière biomasse à bois sont comparés selon un même niveau de subventionnement par l’Agence de la transition écologique. Or, l’Ademe priorise et subventionne mieux la géothermie actuellement que les chaudières biomasses à bois. »
En outre, « même en géothermie, pour atteindre le Cénomanien, à -425 mètres, on a recours à la même technologie de forage que pour capter l’eau potable ». Moins onéreuse qu’un forage de type pétrolier nécessaire pour atteindre des couches plus profondes. Dimitri Aymard se promet d’étudier plus finement le contexte royannais, envisageant même de proposer aux élus royannais une visite sur site, à Bordeaux. La géothermie à Royan n’est peut-être pas enterrée…
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