« De toute façon, je n’ai jamais eu de chance… » Désabusé, Patrick Péponnet… Depuis le carré de sa “Dame de cœur”, le marin-pêcheur qu’il est depuis quarante ans voit bien ses chaluts, mais les filets restent inexorablement enroulés sur leurs dévidoirs, sur le pont arrière. Lui qui n’a « jamais eu de chance » attendait peut-être trop de l’ex-”Bro Goz”, chalutier de 14,80 mètres sorti en 1969 du chantier des Charpentiers associés de Tréffiagat, dans le Finistère.
Sept ans après avoir racheté “La Dame de cœur…
« De toute façon, je n’ai jamais eu de chance… » Désabusé, Patrick Péponnet… Depuis le carré de sa “Dame de cœur”, le marin-pêcheur qu’il est depuis quarante ans voit bien ses chaluts, mais les filets restent inexorablement enroulés sur leurs dévidoirs, sur le pont arrière. Lui qui n’a « jamais eu de chance » attendait peut-être trop de l’ex-”Bro Goz”, chalutier de 14,80 mètres sorti en 1969 du chantier des Charpentiers associés de Tréffiagat, dans le Finistère.
Sept ans après avoir racheté “La Dame de cœur”, Patrick Péponnet attend, en vain sans doute, une autorisation durable de partir à la mer et travailler. Les Affaires maritimes jugent que le bateau doit encore subir des travaux pour en garantir la sécurité en mer. Malgré des dizaines et des dizaines de milliers d’euros déjà investis pour tenter de redonner une seconde jeunesse à un chalutier que Patrick Péponnet avait acquis bien défraîchi, en janvier 2016.
Inspections à répétition
L’aubaine était belle. Trop peut-être. Le défi, en tout cas, onéreux à relever. « J’avais déjà été armateur de mon propre bateau, le “Caprice du temps”, un chalutier de 12 mètres. Je voulais trouver un bateau plus confortable. Je suis tombé sur cette annonce d’un chalutier à vendre un euro ! » Évidemment, le prix symbolique avait une contrepartie. « Il n’avait pas été entretenu depuis un moment, il y avait beaucoup de boulot. J’ai estimé qu’il faudrait investir 180 000 euros pour le remettre en état. Il n’avait même plus de permis de mise en exploitation. J’ai quand même pris quinze jours pour réfléchir, après l’avoir vu dans le port du Guilvinec. »
Patrick Péponnet a cru le projet viable. Après réflexion, le marin-pêcheur royannais a acheté le chalutier. Sollicitant sa propre dame de cœur pour l’aider à financer les réparations, sa compagne d’alors, que l’aventure finalement malheureuse a fini par épuiser et éloigner de Patrick Péponnet. « Quatre amis m’ont aussi avancé beaucoup pour réaliser ces travaux. »
“Le bateau a subi plus d’une quinzaine de visites de sécurité”
Le temps de « refaire l’électricité complètement », de rendre la coque « nickel », entre autres travaux, Patrick Péponnet embarquait comme simple marin sur d’autres armements. « Il fallait bien manger. » Il était pourtant écrit que « La Dame de cœur » serait capricieuse… Surtout, les visites de sécurité se sont multipliées et le chalutier n’a pas convaincu les Affaires maritimes de sa fiabilité totale. Patrick Péponnet tempête, maugrée, jure, autant des gros mots que des promesses sur la solidité de son bateau. « Depuis 2017, le bateau a subi plus d’une quinzaine de visites de sécurité ! » La liste des éléments à réparer ou changer s’est allongée au fil de ces contrôles, épuisant les capacités d’investissement de l’armateur de « La Dame de cœur ».
De rares sorties
Sur le papier, “La Dame de cœur” promettait à son nouvel armateur une rentabilité honnête. « Je visais un chiffre d’affaires de 150 000 euros par an. Le potentiel est là, en travaillant intelligemment, sans avoir à piller les mers, comme certains accusent les pêcheurs de le faire. » Les rares sorties qu’il a pu effectuer ont d’ailleurs confirmé ce potentiel. Car Patrick Péponnet a tout de même pu travailler avec « La Dame de cœur ». Un tout petit peu. « J’ai notamment réussi à obtenir un permis d’exploitation pour trois mois. Et on a bien travaillé ! »
Las. En dépit de la bonne volonté et des espoirs de Patrick Péponnet, « La Dame de cœur » ne lui épargne aucun déboire. En juillet 2022, un cylindre défectueux a entraîné une panne du moteur : « 14 000 euros de réparation » à ajouter à l’investissement déjà consenti. Nouvelle déveine en octobre de cette même année 2022. Alors que le bateau est en cale sèche, le temps de démêler un filet pris dans l’hélice, une amarre lâche, “La Dame de cœur” gîte par bâbord, de l’eau s’engouffre.
Prêt à jeter l’éponge
Pour espérer aujourd’hui convaincre les autorités que « La Dame de cœur » peut prendre la mer en toute sécurité, Patrick Péponnet devrait encore charger quatre bordés à l’arrière. « Je ne pense pas que leur état fragilise la coque, mais bon, je veux bien les changer. C’est encore un coût d’au moins 10 000 euros… Mais, après, qu’est-ce qu’on va me demander, encore ? J’appréhende chaque visite maintenant ! »
À 60 ans, Patrick Péponnet a encore dû embarquer sur un armement arcachonnais, pour compléter la maigre retraite qu’il a dû se résoudre à prendre à 55 ans. « Quinze jours d’affilée. Je n’ai plus l’âge… » “La Dame de cœur” aurait dû être pour lui « un capital retraite ». Elle a été un gouffre. Patrick Péponnet croit encore que le chalutier de 14,80 mètres peut nourrir son homme, celui (ou celle) qui se sentira de finir de le remettre à flot. Le Royannais, lui, est à deux doigts de jeter l’éponge, puisqu’il ne peut lever l’ancre.
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