Le phénomène « Airbnb » gagne les pontons. Après tout, un bateau amarré dans un port de plaisance n’en sort pas tous les jours, loin de là. Des propriétaires d’habitables sont donc tentés de louer leur bateau, pour une ou plusieurs nuits.
Le phénomène reste marginal, mais à Royan, il a amené le directeur du syndicat mixte portuaire Estuaire Royan Océan La Palmyre, Bruno Samzun, à mettre le holà. Allant jusqu’à résilier le contrat de location d’un emplacement au propriétaire d’un petit voilier de 10 mètres plusieurs fois averti qu’il n’était pas autorisé à « sous-louer…
Le phénomène « Airbnb » gagne les pontons. Après tout, un bateau amarré dans un port de plaisance n’en sort pas tous les jours, loin de là. Des propriétaires d’habitables sont donc tentés de louer leur bateau, pour une ou plusieurs nuits.
Le phénomène reste marginal, mais à Royan, il a amené le directeur du syndicat mixte portuaire Estuaire Royan Océan La Palmyre, Bruno Samzun, à mettre le holà. Allant jusqu’à résilier le contrat de location d’un emplacement au propriétaire d’un petit voilier de 10 mètres plusieurs fois averti qu’il n’était pas autorisé à « sous-louer son emplacement », ce que revient à faire la location d’un bateau amarré.
« Ce propriétaire louait ainsi son bateau très régulièrement depuis 2015-2016. C’est un principe de base, la sous-location d’un emplacement est interdite. On voyait bien passer ses annonces sur un site spécialisé… Et les locataires venir chercher des jetons pour la douche à la capitainerie. Malgré des avertissements répétés, il a persisté. Nous avons donc résilié son contrat annuel », explique Bruno Samzun.
Des sites dédiés
À La Rochelle, ces locations à la nuitée sont tolérées, à la condition d’en avertir la capitainerie. Le long des pontons du port de plaisance royannais, en revanche, la règle est claire. Et stricte. Interdiction aux propriétaires de louer leur habitable pour la nuit. « L’autorité portuaire a là un pouvoir discrétionnaire », rappelle Bruno Samzun.
Le directeur du syndicat mixte portuaire n’a nulle velléité à se poser en empêcheur de louer en rond pour autant. « Nous réfléchissons d’ailleurs à faire évoluer le plan d’eau du port de plaisance pour positionner, à l’avenir, peut-être, les bateaux mis en location à un autre endroit, pour éviter d’éventuelles nuisances. »
Louer des nuitées reste pour l’heure interdit, donc, à Royan. En revanche, le syndicat mixte portuaire s’est adapté à un autre type d’offres : la location d’une embarcation – pour naviguer en journée – de particulier à particulier. « Le phénomène n’est pas nouveau », convient Pablo Castillo, cogérant avec Fabien Recouvreur de Sea, Seal & Cruise, sur le port de Royan. « Mais longtemps, rien n’existait pour que propriétaires et locataires se mettent en relation. Depuis 2015-2016, des plateformes se sont lancées et ça a pris une réelle ampleur en 2017-2018. »
Un cadre légal
L’autorité portuaire royannaise a donc choisi d’accompagner le mouvement et de l’encadrer. « J’applique simplement les termes d’une ordonnance de 2017. » Celle-ci a fait évoluer les règles relatives à l’occupation privative et au transfert de propriété des dépendances du domaine public. Elle édicte notamment un principe clair : « Dès lors qu’un titre d’occupation aura pour effet de permettre l’exercice d’une activité économique sur le domaine public, son octroi devra, en principe, être précédé d’une procédure de sélection préalable présentant toutes les garanties d’impartialité et de transparence, et comportant des mesures de publicité permettant aux candidats potentiels de se manifester ».
D’anciens propriétaires de bateau ont choisi de le revendre et de louer
Pablo Castillo et son associé Fabien Recouvreur ont pris les devants, en 2019, en sollicitant auprès du port l’autorisation formelle de se faire l’intermédiaire entre propriétaires de bateaux et locataires. De manière légale, une procédure de mise en concurrence a été menée. Le port a accordé le 1er janvier 2020 à deux entreprises – Seal, Sail & Cruise et Cap Ouest – une AOT (autorisation d’occupation temporaire du domaine public) pour une durée de cinq ans. « À ma connaissance, seuls les ports d’Arcachon et de Royan ont mis en place de telles autorisations », avance Pablo Castillo.
Gagnant-gagnant
Ce mode de location de particulier à particulier, même en recourant à un intermédiaire, contente toutes les parties. À commencer par le propriétaire, qui rentabilise son bateau et son anneau dans le port ; et le locataire, qui s’épargne l’investissement. « Nous comptons parmi nos clients locataires d’anciens propriétaires de bateau, qui ont un pied-à-terre à Royan, qui ont revendu leur bateau et préfèrent louer pour la durée de leur séjour. Ils économisent sur l’amortissement et l’entretien. Généralement, l’entretien représente annuellement 10 % du coût initial du bateau. »
Le principe séduit. « En 2022, avec sept ou huit bateaux, nous avons enregistré 350 sorties, dont 98 en juillet et 165 en août. Sur cette période, nous avons dû refuser des demandes. Cette année, nous gérons une dizaine de bateaux. » Face à un tel engouement, la pression devrait s’accroître pour obtenir le droit de louer aussi à la nuitée. Pour l’heure, dans ce domaine, le port de Royan garde son cap, ça reste « non ».
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