Margarita Avakian et sa fille sont forcées de quitter leur appartement à la fin du mois de juin. Le propriétaire, dans son bon droit, souhaite le louer pour la saison estivale à des prix plus attractifs.
La crise du logement frappe de plein fouet les étudiants, les ménages aux revenus modestes, mais également les familles de réfugiés. C’est le cas de Margarita Avakian et de sa fille qui vivent dans un petit appartement à Royan.
Il y a quelques semaines, le propriétaire de son logement lui a dit de trouver une autre solution pour trouver un toit. Son contrat de location de dix mois se termine à la fin du mois. Pour le moment, elle n’a pas trouvé d’appartement et commence à désespérer. « J’ai contacté le CCAS, la mairie de Royan… Mais ils n’ont pas de solutions pour moi pour le moment« , évoque celle que l’on surnomme Rita. « Je suis triste et fatiguée… Je demande juste un petit appartement pour moi et ma fille« .
Elle souhaite rester dans cette ville, car sa fille est à l’école à Royan. « Elle est habituée ici, elle ne veut pas déménager« , explique Margarita Avakian. Cette mère de famille ukrainienne n’a pas beaucoup de moyens financiers pour se procurer un logement : « je touche les APL, qui sont environ de 350 euros, et j’ai aussi une aide du gouvernement. Cela me permet de payer mon loyer. »
Ce n’est pas facile parce qu’il y a plein de papiers à faire.
RitaMère de famille
Rita a déjà effectué des visites d’appartement. Les démarches administratives, parfois complexes, rendent compliqué de trouver un logement pour des étrangers. « Ce n’est pas facile parce qu’il y a plein de papiers à faire. J’ai un garant, qui est un ami, mais qui ne gagne pas beaucoup d’argent« , constate-t-elle. Étant donné qu’elle n’a pas de logement, elle ne veut pas s’engager dans un travail si elle doit annoncer à la personne qui l’a recruté qu’elle s’en va au bout de quelques semaines pour un déménagement.
Rita et sa fille sont loin d’être un cas isolé. Ce problème de logement est de plus en plus fréquent sur la côte atlantique. Selon Muriel Boulmier, présidente de l’Union Régionale HLM de la région Nouvelle-Aquitaine, ce qui est rare, est cher. « Cette problématique est encore plus saillante sur la façade atlantique : on a une demande d’hébergement pour les saisonniers très forte, mais également pour les logements sociaux. On a une vraie pénurie de logements à prix abordable« , constate-t-elle.
Sur la région Nouvelle-Aquitaine, nous avons 9 000 projets d’autorisation de construction de logements sociaux pour 178 000 demandes.
Muriel BoulmierPrésidente de l’Union Régionale HLM Nouvelle-Aquitaine
Construire de nouveaux logements n’est pas une tâche simple. L’augmentation des coûts de construction, lié à la hausse des prix des matières premières, ainsi que la montée du taux de livret A, passant de 0,5 % à 3 %, freinent l’investissement des bailleurs sociaux. « Le premier constat est que l’on a jamais connu une telle crise de logement en France. Sur la région Nouvelle-Aquitaine, nous avons 9 000 projets d’autorisation de construction de logements sociaux pour 178 000 demandes« , révèle Muriel Boulmier.
Ces difficultés peuvent avoir des répercussions sur l’emploi, mais ce n’est pas le cas dans la Région Nouvelle-Aquitaine, d’après la présidente de l’Union régionale HLM. « Si je prends l’exemple de la ville de La Rochelle, il est plus facile de trouver un travail qu’un logement. Le littoral atlantique est très pourvoyeur d’emploi de manière générale.«
Selon l’Union sociale pour l’habitat, on estimait à près de 2,4 millions, les demandes de logements sociaux non encore pourvues sur l’année 2022. Selon le journal Les Échos, entre fin mars 2023 et fin mars dernier, 283 200 logements neufs ont été mis en chantier en France. La Fédération des promoteurs immobiliers estimait, qu’en 2023, qu’il était nécessaire de construire chaque année 447 000 logements, et ce, pendant dix ans.
Margarita Avakian vivait autrefois dans la ville de Kostiantynivka, à l’est de l’Ukraine, coincée entre Donetsk, Bakhmout et Kramatorsk. « J’étais manager dans un magasin d’électroménager« , ajoute-t-elle. À la fin du mois de février 2022, les troupes russes envahissent le pays au nord, au sud, mais surtout à l’est, dont la région du Donbass où vivait Rita.
C’était trop dangereux de rester.
RitaMère de famille en recherche de logement
La fuite de son pays demeure inévitable pour cette mère et sa fille. « C’était trop dangereux de rester« , dévoile Rita. Partir le plus loin possible de chez soi était l’unique solution. Débute alors un voyage périlleux à travers le continent européen : « On a pris le train, le bus, la voiture… On a fait un très long voyage pendant une semaine. On s’est arrêté en Pologne, puis en Allemagne… » avant d’arriver en France, dans un petit village des Landes.
Après six mois de vie sur la côte landaise, Rita et sa fille débarquent à Royan, en Charente-Maritime. « C’est grâce à la connaissance d’un ami, Christophe, que j’habite ici« , raconte-t-elle. La plupart de ses journées, Rita se rend à la salle de sport pour garder une certaine forme, prend des cours de français et dévore des bouquins dans son appartement. Malheureusement, ce petit cocon ne sera plus le sien à la fin du mois de juin.
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