Privilégier le train plutôt que la voiture pour un voyage d’agrément, un déplacement professionnel ? Vertueux, en soi. Arrivé à sa gare de destination, soudain, le doute, le bémol à la bonne intention écologique… Le « dernier kilomètre », comment le parcourir ? Quand le « dernier kilomètre » est un peu plus long, que les déplacements dans la ville de destination se multiplient, sur une journée ou plusieurs de…

Privilégier le train plutôt que la voiture pour un voyage d’agrément, un déplacement professionnel ? Vertueux, en soi. Arrivé à sa gare de destination, soudain, le doute, le bémol à la bonne intention écologique… Le « dernier kilomètre », comment le parcourir ? Quand le « dernier kilomètre » est un peu plus long, que les déplacements dans la ville de destination se multiplient, sur une journée ou plusieurs de suite, le vélo est une solution. À condition d’en disposer… ou d’en louer un. Vélo Modalis se positionne à cet instant précis du choix d’un mode complémentaire de déplacement.

Depuis le début de l’été et pour douze mois, un ensemble de partenaires (1) expérimente un modèle, suggéré par la société privée Fifteen, partenaire financier aussi, à hauteur de la moitié des 400 000 euros investis. « Première nationale », se flattait ce vendredi 27 octobre Renaud Lagrave, le vice-président en charge des mobilités au Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, Vélo Modalis propose, le long de la ligne ferroviaire Angoulême-Royan, un maillage de stations de location de vélos à assistance électrique. En gare, mais aussi dans certaines localités, en ville.

Les tarifs se veulent incitatifs : un trajet de moins d’une heure coûte 0,10 €, chaque heure suivante entamée 1 euro. Plus avantageux, pour 15 euros de plus, les abonnés TER peuvent emprunter un vélo électrique jusqu’à 12 heures par jour.

Services complémentaires

Dans chacune des huit gares de la ligne (2), une station de location attend les voyageurs. En complément, à Angoulême, Cognac et Royan, Vélos Modalis propose aussi des stations de location en ville. Dans son périmètre Angoulême-Royan, cette expérimentation passe par la création de 25 stations de location, pour un parc encore modeste de 160 vélos à assistance électrique, dont 60 disponibles en gare.

Des habitudes sont en train de se prendre

En réalité, l’offre locative de cycles s’étoffe d’initiatives locales. Parties prenantes de l’expérimentation de Vélos Modalis, les communautés d’agglomération d’Angoulême, de Saintes et de Royan ont déjà créé un service identique dans le cadre de leur réseau de transports en commun. « Dès 2012, à Angoulême », rappelle Michel Germaneau, le vice-président transports de Grand Angoulême. Plus jeune – 2021 –, le service Cara’Vel de la Communauté d’agglomération Royan Atlantique va devoir doubler son parc, avec l’achat de 30 nouveaux vélos.

Premiers chiffres

Depuis le 29 juin, les 25 stations Vélo Modalis ont enregistré 3 717 trajets, pour un total de 19 426 kilomètres parcourus, en 1 111 heures de trajets, pour être complet. Les gestionnaires du service affirment que « Vélo Modalis a permis d’éviter l’émission de 1 384 kilos de dioxyde de carbone », soit peu ou prou la production de CO2 générée par 7 250 kilomètres parcourus en voiture…

Vélo Modalis est encore une expérimentation. L’offre doit gagner en notoriété. Renaud Lagrave, lui, ne doute pas un instant que l’initiative va dans le bon sens. « Des habitudes sont en train de se prendre… Même si le prix des carburants baisse à nouveau, des gens ont basculé et nous sommes là, collectivités, pour accompagner ce mouvement. »

(1) Financent l’expérimentation la société Fifteen, l’Ademe, la Région Nouvelle-Aquitaine et les communautés d’agglomération d’Angoulême, de Cognac, de Saintes et Royan.
(2) Angoulême, Châteauneuf, Jarnac, Cognac, Beillant, Saintes, Saujon, Royan.