Il fait presque 40 °C à Limoges, ce lundi après -midi, quand les jeunes du centre social de La Bastide, partis à Royan, racontent leur expérience. Pendant près d’une heure, Mouctar, Sofia, Fanta et bien d’autres reviennent, avec leurs animateurs, sur la journée du vendredi 18 août.
Si le centre proposait déjà des séjours hors du quartier, c’est la première année qu’il met en place ces “journées sortie à Royan”, à la fois pour les jeunes de 11 à 18 ans, mais aussi pour les familles.
« Sortir de La Bastide »
Durant l’été, deux journées à la plage sont proposées. « Ces séjours constituent une offre comprise dans le prix de l’accueil de loisirs », précise la directrice du centre, Florence Marnet. Bien qu’elle le reconnaisse aussi: « il n’y a pas suffisamment de place pour tout le monde ».
En une journée, les jeunes visitent la ville de Royan, en profitent pour acheter quelques bricoles, et finissent par se baigner dans les vagues de la côte charentaise. Une « porte d’entrée sur la mer », selon la directrice du centre social de La Bastide, choisie selon plusieurs critères. « On peut encore se permettre cette destination en termes de coûts de transports, même s’ils ont augmenté. Royan est la ville la moins éloignée de nous, on peut s’y rendre en une journée, et surtout, il y a la mer ! Pour certains, c’est la première fois qu’ils la découvrent ».
C’est le cas de Fanta, 11 ans. Ce qu’elle a le plus apprécié ? « Nager ! » Billal, qui n’a jamais appris à le faire, s’est quand même baigné, là où il a pied, dans les zones surveillées. Pour Marwane, l’expérience va au-delà de l’océan : c’est l’occasion de « sortir de La Bastide ! ». Selon Tennessee, l’un des six animateurs ayant encadré la sortie, ces journées constituent « des opportunités pour les jeunes de voir autre chose, de sortir de leur routine ».
Echappées réduites
Lorsqu’on leur demande quelles sont leurs occupations quotidiennes, hors des activités proposées par le centre social, les enfants répondent : « se rendre aux magasins », « aller au Mc Do’ ou au restaurant pour un anniversaire ». Maciré, elle, peut parfois « s’ennuyer ». Même si le quartier comporte quelques terrains de jeu, comme le précise Fanta : « On a quand même le parc, et un stade de foot. Moi, j’ai pu essayer le foot américain, quand il y a des animations de rue ! » Quant à Nourhane, elle arrive à s’occuper de chez elle : « je décore ma chambre avec ce que je trouve, ou j’invente des musiques ».
Une partie de l’équipe et des jeunes du centre social de La Bastide.
Beaucoup d’entre eux s’occupent des plus petits de leur fratrie, et n’ont pas forcément d’autre horizon que le quartier, comme l’explique Florence Marnet : « Pour certains, La Bastide est leur ville. Ils n’ont pas forcément conscience d’être rattachés à Limoges, et chaque sortie en dehors du quartier devient assez exceptionnelle ».
Intergénérationnel
Tant du côté des animateurs, que des enfants, les sorties à Royan sont en tout cas un agréable moment. « On est parti à 6 heures du matin et on est rentré vers 22 heures », explique Mouctar. Alors comment occuper les enfants pendant ces six heures de trajet ? C’est Saad, un autre animateur, qui répond : « Ils ont joué tous ensemble et il n’y a pas eu de bagarre. Les enfants ont été mignons pendant tout le voyage. On a même mis de la musique sur le trajet. Et sur la plage, des gens sont venus jouer avec nous au foot. C’est une ambiance bon enfant ! »
Une sortie qui a permis à l’équipe d’encadrants – 6 pour 36 jeunes – d’en profiter avec eux : « on les surveille, mais on s’amuse aussi ensemble ! »
Le reste de l’été, le centre social leur propose d’autres animations, de la culture au sport.
« Notre centre social a vocation à être un sas vers l’autonomie »
Florence Marnet, directrice du centre social de La Bastide
A la tête du centre social municipal de La Bastide depuis quatre ans, Florence Marnet revient sur le rôle de la structure auprès des jeunes et habitants du quartier.
« Notre travail est d’amener jusqu’aux enfants de nouveaux codes, pour qu’ils aient accès à des activités auxquelles ils n’auraient pas pensé, et ce avec les moyens qu’ils ont à leur disposition. Le centre social est un sas. Il permet de les accompagner vers la prise d’autonomie », résume Florence Marnet. Pour la structure, l’objectif est de limiter la fracture sociale pour les habitants de ce quartier prioritaire, à travers de multiples propositions d’activités et d’ateliers. Son budget est voté par le conseil municipal, et son plus gros financeur reste la Caisse d’allocations familiales (CAF), à hauteur de 40 %.
Forte demande
Le principal obstacle : la capacité d’accueil limitée. « Il m’est arrivé de voir un parent attendre depuis 3 heures du matin pour être sûr d’inscrire son enfant », soupire la directrice. Si le centre compte 480 adhérents et estime, par ses actions, parvenir à toucher 156 élèves du quartier, il tente aussi d’attirer des personnes « excentrées », notamment par le biais d’ateliers d’insertion professionnelle ou d’accès au numérique. Le tout proposé gratuitement. Ainsi, 10%de la population du quartier serait en lien avec le centre, selon Florence Marnet.
C’est en observant des liens qui se maintiennent avec d’anciens enfants, que les employés de la structure gardent espoir. « Les jeunes s’intéressent. On essaie de leur ouvrir les portes qu’ils pourront après franchir eux-mêmes. » Grâce à leur motivation, ces derniers ont en tout cas pu présenter, en 2023, un court-métrage au FestiPrev de La Rochelle.
Anaëlle Cagnon et Chloé Goigoux
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