De la résistance. L’urbanisation gagne du terrain, mais Fabien Millieroux, quatrième génération d’éleveur royannais de vaches à viande, tient ses positions. Pour se rendre à son exploitation, il faut emprunter une petite route à l’asphalte dégradé qui longe le nouveau cimetière Monperrier. « La ville avance vite. Un peu moins maintenant, mais à une époque nous étions quasiment seuls, ici, de l’autre côté de la rocade. Lorsque notre fils a voulu reprendre en 2012, nous n’étions pas très chauds. Le métier est de plus en plus dur », glissent…
De la résistance. L’urbanisation gagne du terrain, mais Fabien Millieroux, quatrième génération d’éleveur royannais de vaches à viande, tient ses positions. Pour se rendre à son exploitation, il faut emprunter une petite route à l’asphalte dégradé qui longe le nouveau cimetière Monperrier. « La ville avance vite. Un peu moins maintenant, mais à une époque nous étions quasiment seuls, ici, de l’autre côté de la rocade. Lorsque notre fils a voulu reprendre en 2012, nous n’étions pas très chauds. Le métier est de plus en plus dur », glissent Gérard et Françoise, ses parents, qui lui ont passé le relais.
Pour pouvoir vivre de sa profession, il a fallu que l’éleveur de 32 ans s’adapte. Les clients qui fréquentent les boucheries des magasins U de l’agglomération royannaise l’ont peut-être déjà croisé puisqu’il y fait, de temps en temps, des animations. L’intéressé a en effet décidé d’intégrer un groupement d’éleveurs de Charente-Maritime qui vend les bêtes à l’enseigne de la grande distribution. Un circuit court 100 % local qui convient à tout le monde. Ce modèle économique permet une juste rémunération de l’éleveur et le consommateur, qui sait d’où vient ce qu’il a dans son assiette, s’y retrouve. Ils savent que les 85 vaches de race Limousine de Fabien Millieroux fréquentent les pâturages du marais de Pousseau ou celui de Pontaillac, à Royan.
85 éleveurs adhérents
Mercredi 17 janvier, le trentenaire a accueilli sur son exploitation le responsable boucherie du Super U de la station balnéaire, Jean-Christophe Lafourcade, avec des apprentis pour leur montrer les bêtes sur pied qu’ils seront amenés à travailler avant la mise en rayon. Le directeur de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) de Charente-Maritime, Pascal Berteau, était également présent. Il vante les bienfaits de cette démarche « Éleveur et engagé » développée dans plusieurs départements. L’ambition étant de vendre en direct des vaches à un prix qui tient compte des coûts de production. Les éleveurs, en contrepartie, s’engagent sur une série de critères exigeants s’appuyant notamment sur la charte des bonnes pratiques d’élevage.
Tous les deux mois, nous réunissons nos adhérents pour planifier la vente de leurs vaches
En Charente-Maritime, la FNSEA a passé un partenariat avec la Coop Atlantique, basée à Saintes, et des magasins indépendants sous l’enseigne Système U pour mettre en place ce dispositif. « On compte 85 éleveurs adhérents. Tous les deux mois, on les réunit pour planifier les ventes. Si Fabien Millieroux, par exemple, a deux vaches à placer, je vais prendre contact avec la Coop pour que leur destination finale se trouve dans des magasins U proches de son exploitation », explique le responsable syndical.
« Arrêter l’étalement urbain »
Pour favoriser le circuit court, le groupement travaille avec l’abattoir de Surgères. Chaque année, ce sont une quinzaine de Limousines élevées par Fabien Millieroux qui se retrouvent ainsi dans les rayons des magasins U de Royan, Saint-Georges-de-Didonne, Saint-Palais-sur-Mer ou Arvert. Cette proximité est un moyen, aussi, de rassurer les clients. « Les gens préfèrent avoir des produits locaux. On a été un peu précurseur dans ce domaine lorsqu’on a démarré en 2015. Aujourd’hui, on achète environ 580 bêtes par an au groupement pour nos magasins de Charente-Maritime », fait valoir le coordinateur de la filière achat chez Coop Atlantique. Y a-t-il eu un impact sur les ventes en magasin ? « La tendance de la consommation de viande de bœuf au niveau national est en baisse de 3 à 4 % en volume alors que ce schéma de circuit court nous a aidés à conserver nos volumes de vente. »
S’ils sont encore deux – avec son cousin Cédric Curaudeau pas loin de l’âge de la retraite – à vivre de l’élevage à Royan, dans cinq ans Fabien Millieroux risque de se retrouver seul. Et l’éleveur a certaines craintes pour l’avenir de sa profession. « J’ai des terres à 800 mètres de la plage de Pontaillac. Je pense qu’un jour, je vais perdre ces 25 hectares situés au milieu d’une zone urbanisée. Il faut absolument qu’on préserve nos terres de pâturage et qu’on arrête cet étalement urbain ! » Ça tombe bien, c’est ce que prévoit le Schéma de cohérence territoriale (Scot).
Un éleveur du XXIe siècle
À cette période de l’année, les bêtes de Fabien Millieroux sont à l’abri dans un grand bâtiment de 1 500 mètres carrés que la famille a construit en 2021. « On a tout fait avec mes parents et des copains. Pour être éleveur, il faut savoir tout faire », plaisante l’éleveur qui travaille dans de meilleures conditions. « Le métier évolue. J’ai aussi des caméras pour surveiller les vêlages. La nuit je ne me lève plus. Je regarde ce qui se passe sur mon téléphone portable. »
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