C’était l’un des chaînons manquants du système de santé en Pays Royannais. L’accès aux soins pour ceux qui n’ont pas de médecin traitant était déjà possible, le soir, dans le cadre du dispositif Allo Garde avec des généralistes ouverts à la consultation sur rendez-vous au centre-ville de Royan à partir de 20 heures. C’est désormais possible en…
C’était l’un des chaînons manquants du système de santé en Pays Royannais. L’accès aux soins pour ceux qui n’ont pas de médecin traitant était déjà possible, le soir, dans le cadre du dispositif Allo Garde avec des généralistes ouverts à la consultation sur rendez-vous au centre-ville de Royan à partir de 20 heures. C’est désormais possible en journée depuis mi-novembre 2023 au centre hospitalier de Royan, pour l’instant deux jours par semaine les lundis et vendredis de 8 h 30 à 18 h 30, où la docteure Marie Morelière a pris ses marques.
La jeune femme, qui les autres jours exerce dans un cabinet de ville, a tout de suite été séduite par ce projet lancé par le chef du service des urgences Sauveur Méglio et le docteur Bernard Freche, président de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). « L’idée est d’offrir une alternative aux patients qui ont besoin de soins et qui ne trouvent pas de réponse auprès de leur médecin traitant par manque de disponibilité dans les 48 heures ou tout simplement parce qu’ils n’en ont pas », glisse Laurence Coudoulou, directrice de l’hôpital Royan-Atlantique.
L’objectif est également d’opérer un tri à l’entrée du service des urgences et de le désengorger. Deux circuits d’accueil ont donc été matérialisés. Débordés, parfois, par de la « bobologie » ou des pathologies relevant de la médecine de ville, les urgentistes pourront désormais se concentrer sur leur cœur de métier. Aujourd’hui, 30 % des personnes qui se présentent aux urgences se retrouvent dans le cabinet de la docteure Morelière qui a déjà vu défiler 173 patients entre le 6 novembre 2023 et le 12 février 2024.
L’urgence ressentie
Pour savoir vers quel circuit aiguiller le malade à l’entrée du service des urgences, une infirmière d’orientation et d’accueil évalue, selon les symptômes que déclare ce dernier, s’il relève d’une prise en charge par les urgentistes ou par la généraliste. « Je traite beaucoup de personnes qui n’arrivent pas à trouver de dentiste ou d’ophtalmologiste, par exemple. Il y a aussi les maladies classiques comme la grippe et puis il y a l’urgence ressentie. C’est-à-dire les gens qui ont besoin d’une réponse le jour même pour un problème qui médicalement n’est pas inquiétant mais qui eux les inquiète », souligne Marie Morelière qui occupe une salle de repos et de réunion transformée en bureau médical.
Laurence Coudoulou avoue avoir eu du mal à recruter pour lancer la machine. « La démographie médicale est ce qu’elle est. On a eu la chance que la docteure Morelière, qui voulait s’installer sur notre territoire, soit immédiatement intéressée par notre annonce. » D’autres médecins sont recherchés pour venir former une équipe et ouvrir le bureau tous les jours de la semaine. « On a récemment connu un épisode de pic d’activité, à l’hôpital, avec un besoin d’unité temporaire de médecine. Des généralistes en activité et retraités sont venus nous aider. Certains d’entre eux pourraient venir intégrer ce dispositif de soins non programmés. » On croise les doigts, d’autant plus que la saison estivale approche.
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