La carte postale risque de faire sourire, mais l’initiative a du sens. Si vous croisez dans les prochaines semaines un triporteur promenant deux personnes âgées dans les rues de Royan, ne demandez pas où se trouve le loueur, vous ne pourrez pas monter à bord. L’initiative est réservée aux séniors isolés et repérés dans le cadre du Réseau de confiance, un dispositif gratuit porté par le groupe de complémentaire…

La carte postale risque de faire sourire, mais l’initiative a du sens. Si vous croisez dans les prochaines semaines un triporteur promenant deux personnes âgées dans les rues de Royan, ne demandez pas où se trouve le loueur, vous ne pourrez pas monter à bord. L’initiative est réservée aux séniors isolés et repérés dans le cadre du Réseau de confiance, un dispositif gratuit porté par le groupe de complémentaire santé Malakoff Humanis qui s’adresse à ceux qui ont l’envie ou le besoin de sortir de chez eux, d’enrichir leur vie sociale, de mieux connaître les associations et les services alentour.

« Plus globalement, ce triporteur sera mis à disposition de ceux qui le veulent, mais toujours dans l’idée de sortir nos anciens de l’isolement. Une maison de retraite doit par exemple proposer ce service à ses résidents », précise Pierre Verdonck, l’un de ceux qui pédaleront bénévolement.

C’est Christian Anikine, bénévole au sein du Réseau de confiance, qui a mené à bien les opérations. « Ma rencontre en septembre dernier avec Nathalie Martin, chargée de développement social chez Malakoff Humanis, a tout déclenché. Elle m’a demandé si j’étais intéressé pour développer cette initiative », raconte l’intéressé qui a accepté d’aller démarcher des entreprises. « J’ai trouvé Cycle Elec, un spécialiste du véhicule électrique situé au Gua, qui est allé chercher le triporteur aux Pays-Bas. »

L’association royannaise Équilibre, spécialisée dans la médiation familiale, participe au projet. « On a la connaissance du territoire et des partenaires. On a la possibilité d’identifier les séniors autonomes mais isolés. On leur propose des visites de convivialité chez eux et de venir aussi à la permanence du Réseau boulevard Félix-Reutin. Certains ne sortent plus qu’à quelques pas de chez eux. Ce triporteur va permettre de leur faire découvrir ou redécouvrir la ville et notamment le front de mer », explique Tessa Rembert, coprésidente de l’association.

Un deuxième triporteur ?

À chaque sortie sont prévus un pilote et un accompagnant à vélo pour notamment prendre la relève à mi-parcours. « J’ai des jambes mais, avec les deux passagers, on est à 320 kilos. Or, Royan a de sacrées côtes. On passera le relais à mi-chemin avec celui qui est sur le vélo. La montée de la rue Paul-Doumer, par exemple, a un passage à 8 %. L’accompagnateur sera là, aussi, pour aider les séniors à monter et descendre du triporteur qui nécessite que quelqu’un soit présent sur la selle pour ne pas se renverser. On a dessiné un circuit court de cinq kilomètres et un autre plus long de huit. Je suis féru d’Histoire et de patrimoine. Pendant ces balades, on a prévu quelques commentaires avec un parcours qui prévoit par exemple un arrêt au marché central. On racontera comment il a été créé », indique Pierre Verdonck.

Un module de formation sera proposé aux bénévoles intéressés par le pilotage. « On va nous confier des personnes âgées. Il faut qu’on les ramène. La sécurité sera primordiale », prévient Christian Anikine. Une fois les sorties bien rodées, le triporteur pourrait se déporter dans des communes comme Saujon ou Cozes. « On proposera ce service aux mairies. »

Avant la fin de l’année, le groupe Malakoff Humanis espère également pouvoir proposer un deuxième triporteur aménagé spécialement pour les personnes en situation de handicap. « Il n’y a pas de cabine. C’est un plateau sur lequel on pourra placer un fauteuil roulant », annonce Nathalie Martin. Affaire à suivre.