Avis de tempête ? Le conseil de gestion du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis traverse une crise. Les associations environnementales ne décolèrent pas et menacent de claquer la porte. En cause : l’avis positif formulé le mercredi 12 avril quant à la demande de la société Granulats Ouestde prolonger pendant vingt ans l’extraction de granulats marins destinés essentiellement à faire du béton dans un triangle situé entre le phare de Cordouan, la pointe du Verdon et…
Avis de tempête ? Le conseil de gestion du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis traverse une crise. Les associations environnementales ne décolèrent pas et menacent de claquer la porte. En cause : l’avis positif formulé le mercredi 12 avril quant à la demande de la société Granulats Ouest de prolonger pendant vingt ans l’extraction de granulats marins destinés essentiellement à faire du béton dans un triangle situé entre le phare de Cordouan, la pointe du Verdon et Royan, dans un secteur appelé Platin de Grave.
Après un débat tendu, 30 membres du conseil ont voté pour le renouvellement de la concession et 19 contre. Depuis, les sept associations de protection de la nature qui siègent au sein de cette instance ont vivement réagi et ne veulent pas en rester là.
Dans un courrier adressé au président du conseil de gestion, Jean Prou, elles reprochent « l’incompatibilité du projet avec les objectifs de protection du site » et font remarquer que le Conseil scientifique de l’estuaire de la Gironde avait émis un avis défavorable. Tout comme les personnes qualifiées et l’équipe OFB (Office français de la biodiversité) du Parc. « Cette décision interroge sur la capacité pour notre conseil de gestion à représenter le Parc marin pour ce qu’il doit incarner. » Et de constater que « les organisations représentatives des activités économiques (22 voix sur 70) et les services de l’État (11 voix), auxquelles s’ajoute une partie des collectivités (16 voix), dégagent mécaniquement et systématiquement une majorité en faveur du développement économique, quelles que soient les incidences sur les écosystèmes, la biodiversité et les recommandations de l’équipe du Parc ».
Un recours contentieux ?
Dans ces conditions, Dominique Chevillon, vice-président de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), parle de « grave crise qui pourrait remettre en cause l’existence même du Parc naturel marin et son bien-fondé. Le plan de gestion doit prendre en compte les enjeux socio-économiques mais aussi écologiques. » Or, selon lui, ce n’est pas le cas. Les représentants des différentes associations environnementales se posent la question de leur présence.
« Ça semblait tellement évident aux représentants des associations environnementales que l’avis soit négatif qu’ils sont tombés de haut »
Gérard Frigaux, le président de Nature Environnement 17, évoque un beau gâchis. « On a tous voulu ce Parc. Tout le monde y est allé et un travail admirable a été effectué pour construire le plan de gestion. Or, avec cette prolongation d’extraction de granulats, on est face à un problème et une incompréhension. » Un recours contentieux contre le projet n’est pas impossible. « Nous y travaillons. Ce sera possible une fois tombées la validation ministérielle et la promulgation de l’arrêté du préfet qui donnera l’autorisation », prévient l’intéressé. L’ambiance risque de devenir pesante au sein du conseil de gestion.
Une tâche complexe
Son président Jean Prou en a eu un petit aperçu lundi 3 juillet lors d’un bureau. « J’ai eu droit à un réquisitoire. Ils ne comprennent pas pourquoi le conseil de gestion n’a pas voté dans leur sens mais chacun est libre de son vote qui, je le rappelle, est à bulletin secret. Chacun a voté en connaissance de cause. Ça semblait tellement évident aux représentants des associations environnementales que l’avis soit négatif avec des arguments pour eux indiscutables qu’ils sont tombés de haut », reconnaît l’intéressé.
« Les dés étaient pipés d’avance », assure Dominique Chevillon. Jean Prou doit maintenant proposer aux détracteurs une rencontre informelle en dehors du cadre du conseil de gestion du Parc marin pour ramener le calme et de la sérénité. La tâche s’annonce complexe. « Il faut qu’on discute et qu’on avance. Les arguments avancés par les uns ne sont pas forcément ceux des autres. Les avis sont partagés. La société Granulats Ouest a fourni un document de 2 000 pages avec, aussi, des données scientifiques. De son côté, l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ne s’est pas opposé au projet ni l’Autorité environnementale. On a eu deux heures pour se décider, ingurgiter le résumé de tout ça et voter », note le président du Parc.
Un conseil à 70
Un conseil de gestion d’un Parc naturel marin est composé de représentants des acteurs du milieu marin : usagers professionnels et de loisirs, élus locaux, associations de protection de l’environnement, experts et services de l’État. Celui de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis est composé de 70 membres. Il se réunit deux à quatre fois par an.
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