Les filets de pêche en mer vont devoir rester au sec pendant quatre semaines. La décision a été prise fin octobre par le Conseil d’Etat, saisi par des associations et ONG de défense de l’environnement, en l’occurrence Sea Shepherd, la LPO et France Nature Environnement. L’objectif est de limiter les captures accidentelles de cétacés, en particulier des dauphins, en période hivernale dans le Golfe de Gascogne. Cette interdiction s’applique à compter de ce lundi 22 janvier jusqu’au 20 février et elle sera également valable en 2025 et 2026. Prés de 600 navires sont concernés sur tout le golfe de Gascogne, dont une bonne soixantaine en Charente-Maritime, à La Cotinière, La Rochelle et Royan, soit 40% de la flotte charentaise-maritime.
Le Conseil international pour l’exploration de la mer – qui réunit plus de 1.600 scientifiques – estime que pour 1200 échouages constatés en moyenne chaque hiver sur le littoral atlantique, entre 5000 et 10000 cétacés périssent en mer. Mais quelle la part de responsabilité des pêcheurs dans cette mortalité ? Compliqué de le savoir puisque qu’une minorité des dauphins sont autopsiés, argumente Philippe Micheau, président du comité départemental des pêches de Charente-Maritime. « C’est la première fois qu’on arrête tout un pan d’économie, indemnisé, sur des suppositions. En plus, les rapports de scientifiques sont clairs. Les 1200 échouages ne mettent pas en péril la population des cétacés dans le Golfe de Gascogne. »
Mais le conseil d’état a tranché. Les associations de défense de l’environnement ont obtenu gain de cause. Selon elles, il en va de la survie des dauphins. « Aujourd’hui, on parle quand même d’une possible extinction des dauphins d’ici 40 à 50 ans. On voit déjà l’effet des captures sur la population qui se reproduit un peu plus tôt », argumente Jérôme Graefe, juriste à France Nature Environnement. Et de préciser que cette décision du Conseil d’Etat va aussi bénéficier aux pêcheurs. « Il faut qu’on agisse ensemble, surtout avant qu’il ne soit trop tard. Ce qu’on veut, c’est un océan qui soit en bonne santé avec des dauphins et avec des pêcheurs ».
En attendant, des compensations financières sont prévues pour ce mois d’arrêt forcé : à hauteur de 80% du chiffre d’affaires pour les chalutiers et 85% pour les fileyeurs sur la base des premiers trimestres des trois dernières années. Pas de quoi apaiser l’humeur de Luigi, marin-pêcheur rochelais depuis 25 ans, et au repos forcé pendant quatre semaines. Il est sorti une dernière fois en mer ce samedi soir à bord du « Jeannot », un fileyeur de 11,60m , désormais à quai à Chef de Baie. « Nous, on ne travaille que dans les Pertuis, je ne comprends pas qu’on soit concernés par cette mesure, mais bon. Si ça peut leur faire plaisir. On nous impose de mettre une balise, une caméra à bord ou des pingers pour faire fuir les dauphins et au final, tout est tombé à l’eau ».
Au-delà de son cas personnel, Luigi pense aussi et surtout à toute la filière qui va en pâtir. « Forcément derrière cette interdiction, il y a les mareyeurs et les poissonniers. Ceux qui vont être les plus impactés, c’est à la criée. Ils vont avoir un gros manque à gagner, avec zéro de compensation à mon avis. » Au-delà des tempêtes traversées par la profession, l’appel de la mer reste toujours aussi fort. « Heureusement, on est passionnés, on aime ce qu’on fait. Personnellement, je suis plutôt sur la fin, mais pour les jeunes, ça va être de plus en plus compliqué », conclut Luigi.
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