La victime a disparu du paysage, profondément traumatisée par les quatre ou cinq heures de sévices et violences subies la nuit du 29 au 30 juin 2022, dans un appartement à Royan puis dans le port, où la victime a dû se jeter dans l’eau, nu, par 15 degrés. Ce jeudi 26 octobre, devant le tribunal correctionnel de Saintes, c’est un ami du jeune homme qui donne des nouvelles. « C’est trop dur pour lui », dit-il, ému. « C’est mon ami. » Quelques mots et l’indicible pour celui qui a assisté…
La victime a disparu du paysage, profondément traumatisée par les quatre ou cinq heures de sévices et violences subies la nuit du 29 au 30 juin 2022, dans un appartement à Royan puis dans le port, où la victime a dû se jeter dans l’eau, nu, par 15 degrés. Ce jeudi 26 octobre, devant le tribunal correctionnel de Saintes, c’est un ami du jeune homme qui donne des nouvelles. « C’est trop dur pour lui », dit-il, ému. « C’est mon ami. » Quelques mots et l’indicible pour celui qui a assisté, bien malgré lui, au début de cette séquence de violence, avant de pouvoir prendre la fuite.
Filmé
Dans le box des prévenus, Sasha Belkacemi, 23 ans. Il est l’une des trois personnes impliquées. Les deux autres étaient mineures, elles s’expliqueront devant la justice pour enfants. Au président Régis France, Sasha Belkacemi, sujet à des « trous noirs » ne donne « aucune raison » aux événements qui, au début de l’instruction, étaient de nature criminelle et auraient pu être jugés devant une cour d’assises.
Sur Instagram, ‘‘J’ai défoncé la porte et répandu le sang »
Il est vaguement question d’une dette de stupéfiants de 10 euros… et d’un vol de 40 euros. Considéré comme le « meneur » de l’expédition, Sasha Belkacemi a filmé le « calvaire » du jeune homme et a envoyé des vidéos à ses connaissances. Dans un message Instagram, il se vante même d’avoir « défoncé la porte et répandu le sang ».
Alors que s’est-il passé exactement cette nuit du 30 juin 2022 ? Il est 2 heures du matin quand Sasha Belkacemi se rend dans l’appartement d’une jeune fille, qui héberge deux amis. Le trio a croisé la route du prévenu dans la journée, à la plage. Il a été négocié un peu de résine de cannabis, 10 euros à régler le lendemain.
Le voisin de l’appartement d’en face est là aussi. On ne sait guère pourquoi, si ce n’est pour faciliter l’accès à l’immeuble avec le digicode. Sasha Belkacemi donne des coups violents dans la porte. Il s’en prend à la jeune femme qui l’avait « accusé de lui avoir volé 40 euros » puis à l’un des deux amis qui s’échappe, pieds nus. Pour une raison incompréhensible, le prévenu, rejoint par les deux mineurs avec qui il a passé la soirée dans un bar de Royan, s’acharne sur le jeune homme resté dans l’appartement.
Des centaines de coups
Des centaines de coups lui sont assénées, des brûlures de cigarettes lui sont infligées. Les agresseurs versent du whisky et menacent de l’enflammer. Et il y a le jeu de la claquette : si le jeune homme ne trouve pas la marque du vêtement présenté, il est frappé avec une claquette. Les seuls moments de répit interviennent quand les trois hommes font une pause cigarette ou boisson.
Vers 6 heures du matin, le supplice se prolonge à l’extérieur de l’appartement. Le jeune homme est conduit, simplement vêtu d’un caleçon, au port à 100 mètres de là. Il est contraint de plonger dans l’eau. Il fait 15 degrés. Quand il veut remonter, Sasha Belkacemi le repousse. Là, « j’ai eu un déclic », dit-il à la barre du tribunal. Il fallait arrêter. Le prévenu rentrera chez lui, prendra une douche et ira à son travail, où il sera interpellé à 11 heures.
« Je reconnais tous les faits », ne bataille pas Sacha Belkacemi. « J’y pense tous les jours. Je ne me rendais pas compte. » Son profil psychologique et psychiatrique ne présente « pas de troubles mentaux » selon les experts. Il serait toutefois « manipulateur » et aurait tendance à « réarranger et à minimiser les faits ». Son casier judiciaire comporte quatre condamnations, dont deux quand il était mineur. Mais elles dissonent avec l’extrême violence de cette nuit du 30 juin 2022.
« Reproduction mécanique »
Le Parquet, par la voix de Cécile Diard, reprend le déroulé des faits et conclut à « une inconscience. Elle est où la dignité humaine ? Cette violence, elle ne fait même plus peur. Vous allez jusqu’à balancer un gosse dans l’eau à 5 heures du matin. Nous sommes dans une société qui est malade, profondément malade. » Elle requiert six ans d’emprisonnement, dont deux ans avec sursis probatoire de trois ans.
L’avocate de Sasha Belkacemi, Maître Marie-Anne Noëlle, tente de faire dire à son client ce que lui-même aurait subi. Mais il refuse. Alors sans en dévoiler la teneur précise, elle évoque « une reproduction mécanique de ce qu’il a subi. Comme si le fait de le faire subir, était une manière de le faire sortir. Certes, ce n’est pas entendable mais c’est dit. »
Après s’être retiré, le tribunal correctionnel de Saintes a prononcé une peine d’emprisonnement de six ans, dont deux ans avec sursis. Sera déduit de cette peine le temps passé en détention provisoire, soit presque dix-sept mois.
Cette chronique est produite du mieux possible. Pour toute observation sur cet article concernant le sujet « Royan c’est royal » merci d’utiliser les coordonnées indiquées sur notre site internet. Le site royan-atlantic.fr a pour but de créer diverses publications sur le thème Royan c’est royal éditées sur le net. Cet article parlant du thème « Royan c’est royal » fut trié sur internet par les rédacteurs de royan-atlantic.fr Très prochainement, nous présenterons d’autres informations pertinentes sur le sujet « Royan c’est royal ». En conséquence, consultez de façon régulière notre site.