Et si demain, le sable de la plage de la Grande Conche était… asséché ? Littéralement. Déshumidifié, par un système de drains courant parallèlement au trait de côte, sur des kilomètres, sous la plus longue langue de sable urbaine de Charente-Maritime. Nulle lubie qatarienne ou saoudienne dans cette idée, mais un procédé éprouvé, « Écoplage », qu’ont d’ailleurs adopt&é…

Et si demain, le sable de la plage de la Grande Conche était… asséché ? Littéralement. Déshumidifié, par un système de drains courant parallèlement au trait de côte, sur des kilomètres, sous la plus longue langue de sable urbaine de Charente-Maritime. Nulle lubie qatarienne ou saoudienne dans cette idée, mais un procédé éprouvé, « Écoplage », qu’ont d’ailleurs adopté les Sables-d’Olonne.

L’intérêt ? « Limiter les mouvements de sable. Un sable humide est plus mobile qu’un sable sec », décrypte Fabien Loubert, battant en brèche l’idée intuitive que le sable sec serait davantage sujet au vent aux et va-et-vient incessants des marées, accentués par les tempêtes. Le directeur des services techniques de la Ville de Royan connaît le sujet pour avoir exercé, justement, aux Sables-d’Olonne. « Ce procédé nécessite une granulométrie de sable particulière, un sable plus fin que ne l’est sans doute celui de la plage de la Grande Conche », nuance toutefois Fabien Loubert.

Emporté par les courants

À la sortie de l’hiver, et suffisamment tard dans le printemps pour passer la période des dernières grandes marées, la Ville de Royan doit donc user d’une méthode plus archaïque pour reprofiler la plus longue de ses cinq plages. « L’enjeu, en somme, est le même que celui d’une station de sports d’hiver qui prépare ses pistes de ski. Nous, nous devons préparer nos plages pour accueillir les estivants », résume Julien Duressay, conseiller municipal délégué en charge, notamment, de ces plages.

« À Pontaillac, cet hiver, en une nuit, on a perdu 70 cm de hauteur de sable ! »

Ce reprofilage s’impose chaque printemps. Naturellement, le courant à l’œuvre dans la Grande Conche tend à rogner le centre de la plage et transporter le sable vers ses extrémités, « en grande partie à Vallières, côté Saint-Georges-de-Didonne. Une seule tempête peut faire perdre 50 cm de hauteur à une plage. À Pontaillac, cet hiver, en une nuit, on a même perdu 70 cm. L’escalier du local du Surf Club aboutissait dans le vide », précise Fabien Loubert. Côté Grande Conche, par ce transfert de sable de Vallières au cœur de la partie royannaise de la plage, « nous ne faisons qu’aller récupérer notre sable », plaisante Julien Duressay.

Des relevés au drone

La technique employée est rudimentaire mais efficace. À compter de ce mardi 21 mai, et pendant trois semaines, une noria de camions va s’animer dans un ballet incessant entre l’extrémité ouest de la plage, côté esplanade Kérimel-de-Kerveno, et Vallières, côté est. Le sable déplacé sera réparti au centre de la plage à l’aide d’une tractopelle. « Nous avons effectué des relevés topographiques par drone, début avril, pour évaluer la quantité de sable à ramener, environ 30 000 mètres cubes cette année, un peu plus que l’an dernier », détaille Fabien Loubert.

De nouveaux relevés seront réalisés a posteriori, ne serait-ce que pour déterminer le volume réel de sable déplacé, l’entreprise retenue, Colas, facturant sa prestation au mètre cube. À l’avenir – des discussions sont en cours –, les élèves de la section « géomètre topographe » du Lycée professionnel de l’Atlantique pourraient même être sollicités pour assurer un suivi régulier de l’évolution du profil de la plage de la Grande Conche.