Dans le milieu parfois aseptisé de la station balnéaire, ça détonne. Un grain de folie s’empare des nuits royannaises tous les samedis et bientôt, aussi, les vendredis. À la baguette, Nicolas Justamon, qui a repris avec son mari Franck le Paris Bar, boulevard de Lattre-de-Tassigny, il y a un an. Désormais, il faut parler du PAB. À l’atmosphère de brasserie parisienne…

Dans le milieu parfois aseptisé de la station balnéaire, ça détonne. Un grain de folie s’empare des nuits royannaises tous les samedis et bientôt, aussi, les vendredis. À la baguette, Nicolas Justamon, qui a repris avec son mari Franck le Paris Bar, boulevard de Lattre-de-Tassigny, il y a un an. Désormais, il faut parler du PAB. À l’atmosphère de brasserie parisienne du début du XX^e siècle, avec des miroirs ornés de dorures, des banquettes en velours et des vieilles photos accrochées aux murs, il faut y ajouter celle de la folle gaieté du transformisme burlesque. Toutes les divas du music-hall n’ont plus de secret pour celui qui se glisse dans leur peau, avec un brin d’exagération, à l’heure où le soleil se couche et les codes disparaissent.

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« On passe par toutes les émotions. Il n’y a aucun temps mort et on partage ça avec des gens que l’on ne connaissait pas avant »

De Joséphine Baker à Zizi Jeanmaire, en passant par Line Renaud, toutes défilent au PAB, chaque week-end, lors d’un récital d’une heure et demie. Face à l’artiste, les tables collées les unes aux autres permettent de faire connaissance avec son voisin. Ceux qui ont déjà franchi les portes du célèbre cabaret parisien Chez Michou ont déjà vécu cette proximité qui efface toutes les barrières sociales. « À la fin du repas, on peut s’être fait de nouveaux amis. On passe par toutes les émotions. Il n’y a aucun temps mort et on partage ça avec des gens que l’on ne connaissait pas avant », témoigne Dominique, un habitué des lieux.

Vrai succès

Avec le bouche-à-oreille, les réservations explosent. Le dîner-spectacle affiche déjà complet jusqu’à mi-mai. Raison pour laquelle Nicolas Justamon va ajouter une deuxième soirée, le vendredi, à partir du mois de juin. Comédien depuis trente-sept ans, le Royannais a commencé le théâtre avec Stéphane Hapiot à l’âge de 14 ans. « J’ai créé mon premier spectacle de transformisme burlesque chez Micheline à 20 ans. Je l’ai joué un peu partout », confie celui qui a aussi tourné dans des séries comme « Louis la brocante » ou « Famille d’accueil ». Depuis quinze ans, il fait également des doublages pour le cinéma et la télé. Il a notamment prêté sa voix au grand-père de la Reine des neiges et remonte une fois par semaine dans la capitale pour donner des cours.

Ce spectacle représente en tout cas une performance physique. Tenir autant de temps dans un seul-en-scène en passant d’une chanteuse à une autre avec du playback et du direct constitue un véritable défi. Pour jouer 14 célébrités du music-hall sans baisse de rythme, il faut pouvoir tenir la distance et avoir une organisation aux petits oignons. « Je peux compter sur une formidable équipe. Ma mère, en coulisses, et mon père sont à mes côtés. Mon mari joue le Monsieur Loyal et mes nièces sont au bar et en salle. C’est une histoire de famille », souligne le transformiste.

Du rire aux larmes, les émotions se succèdent. « J’adore notamment jouer Annie Cordy. Avec elle, on peut tout faire. Elle était chanteuse, meneuse de revue avec un petit côté clown », confie Nicolas qui n’hésite pas à interagir avec la salle et faire participer le public. Pour que la magie opère.

Réservation du dîner-spectacle « Folies Folies » au 05 46 05 03 22. Tarif : 42 euros.