Sur la piste du karting de Royan, deux pilotes s’amusent à drifter entre les chicanes. Jusque-là, rien de surprenant, si ce n’est qu’aucun bruit de tondeuse à gazon ou odeur d’essence n’émane de leurs véhicules. Seuls les rires viennent perturber le calme de ce début de soirée. Au côté de son fils Yann, David Bouvier, le gérant des lieux, est au guidon d’un des 12 trikes électriques qu’il vient…

Sur la piste du karting de Royan, deux pilotes s’amusent à drifter entre les chicanes. Jusque-là, rien de surprenant, si ce n’est qu’aucun bruit de tondeuse à gazon ou odeur d’essence n’émane de leurs véhicules. Seuls les rires viennent perturber le calme de ce début de soirée. Au côté de son fils Yann, David Bouvier, le gérant des lieux, est au guidon d’un des 12 trikes électriques qu’il vient d’acquérir. Après plusieurs mois de tests avec l’entreprise Zosh, il est le premier à proposer ces karts au grand public.

Un drift-trike mélange la roue avant d’un vélo et un kart. À l’arrière, les petites roues sont cintrées par un tube de PVC qui facilite les dérapages. « Ici, la vitesse n’est pas la priorité, il n’y a pas de chrono, détaille David Bouvier, qui a enfin accepté de quitter son véhicule pour s’asseoir à notre table. Le plus important, c’est de glisser. » Comme pour mieux appuyer le propos de son grand-père, un petit garçon blondinet lance, sourire aux lèvres, un drift entre nos chaises.

« Sur un kart, on essaye de limiter le dérapage, là c’est tout le contraire »

May fonce à toute berzingue sur l’asphalte. À 16 ans, elle est passionnée de karting. « Le trike n’a pas grand-chose à voir avec le kart classique, décrypte-t-elle. Sur un kart, on essaye de limiter le dérapage, là c’est tout le contraire. On met des coups de hanche dans les virages pour faire déraper l’arrière du véhicule. » Derrière elle, les pratiquants se dandinent dans les virages.

Melody, la sœur de May, tente le kart pour la première fois. « Au début, j’avais un peu peur, puis je me suis vite sentie embarquée », raconte cette jeune maman, en rattrapant au vol son fils haut comme trois pommes. Visiblement, lui aussi aimerait bien tenter l’expérience. Ni une ni deux, on lui met un casque sur la tête et il s’élance derrière David Bouvier. « Les trikes peuvent monter jusqu’à 25 km/h, mais on peut les brider plus pour les enfants », nous indique Valentin Alger, mécanicien du karting.

Des trikes français

« Au mois de novembre, Zosh est venue nous voir pour nous parler de son produit, se rappelle David Bouvier. Il fallait encore travailler sur les trikes pour les adapter à nos besoins, notamment en termes de sécurité. » L’entreprise française, basée près d’Alençon, a depuis revu sa copie. Des pare-chocs sont venus compléter les véhicules, au design soigné. La société propose aussi des trottinettes électriques. Le karting de Royan en possède plusieurs. « Ça a l’air de faire beaucoup plus peur », murmure un client, en regardant filer un employé sur l’un des deux roues.

Avec ces engins, le gérant du karting espère attirer les surfeurs et autres amateurs de sensations. Car il faut amortir les 4 000 euros que coûte chaque véhicule. « À Royan, la jeunesse se plaint du prix des activités et c’est vrai, expose David Bouvier. Le drift-trike, c’est 10 euros pour 10 minutes. C’est deux fois moins cher que le kart. » Puisque les trikes ne sont pas bruyants, il mise aussi sur des nocturnes. Le karting restera ouvert jusqu’à 23 heures certains soirs. De quoi faire découvrir les joies de la glisse aux vacanciers et Royannais.