Rien ne distingue, a priori, Sylvain Auger, 66 ans, d’un retraité royannais lambda. Pas plus sa chaude chemise de bûcheron à carreaux rouge et noir que son bonnet vissé sur la tête. Dans son dressing, pas de veste, ni de chapeau de trappeur agrémenté d’une queue de raton laveur. Le look Davy Crockett, ce n’est pas pour lui. En revanche, lorsqu’il commence…
Rien ne distingue, a priori, Sylvain Auger, 66 ans, d’un retraité royannais lambda. Pas plus sa chaude chemise de bûcheron à carreaux rouge et noir que son bonnet vissé sur la tête. Dans son dressing, pas de veste, ni de chapeau de trappeur agrémenté d’une queue de raton laveur. Le look Davy Crockett, ce n’est pas pour lui. En revanche, lorsqu’il commence à ouvrir la bouche, on devine tout de suite que l’intéressé nous vient de l’autre côté de l’Atlantique. L’accent ne trompe pas.
« J’habite à mi-chemin entre les villes de Québec et des Trois-Rivières sur la rive nord du Saint-Laurent, là où il y a les plus grosses érablières au monde. » Lui-même possède une petite érablière traditionnelle et artisanale. « Je fais juste du sirop d’érable pour moi et ma famille », glisse ce technicien forestier de formation qui tient une cabane tout le mois de décembre sur le site d’Un Noël à Royan, esplanade Kerimel-de-Kerveno.
Yannick Pavon, le conseiller municipal de Royan en charge des animations, souhaitait en effet redonner un petit air québécois à cette période de fête. L’an dernier, Bébert et son phrasé à couper au couteau avaient mis l’ambiance. Rebelote cette année mais avec Sylvain Auger qui, pendant longtemps, a été trappeur. « Depuis que j’ai pris ma retraite, je fais de la photographie d’animaux pour quelques revues spécialisées », précise-t-il. Dans son coin, on trouve beaucoup de cerfs de Virginie, des castors, des renards, un peu d’orignaux, des ours, des coyotes et, en limite sud, des loups.
En voie de disparition
Il y a deux jours, chez lui, il faisait -18 degrés. « Mais c’est un froid sec. En arrivant en France, je grelottais. Je ne suis pas habitué à votre taux d’humidité », confie celui qui, d’habitude, arpente ses forêts. Une vie en harmonie avec la nature. De son passé de trappeur professionnel, il conserve de bons souvenirs, mais le métier n’est plus ce qu’il était. « C’est devenu compliqué. Nous sommes une espèce en voie de disparition. Le marché de la fourrure est en déclin. Ça a commencé par les prises de position de Brigitte Bardot qui ont fait beaucoup de mal. Ici, on passe pour des gros sanguinaires, mais ce n’est pas le cas. Le gouvernement du Québec nous appelle d’ailleurs des gestionnaires de la forêt. Du coup, aujourd’hui, la faune n’est plus du tout régulée. Il y a trop d’animaux et beaucoup meurent de faim. »
Lorsqu’il a commencé à trapper en 1979, Sylvain Auger vendait une peau de castor brute, prélevée sur la bête, séchée et dégraissée, 100 dollars. « C’était intéressant. Maintenant, ça ne l’est plus du tout. » Au village de Noël de Royan, c’est surtout sur la production de sirop d’érable qu’il disserte.
À sa cabane, deux vidéos de douze minutes évoquent les animaux sauvages du Québec et la façon, ancestrale et plus moderne, d’extraire l’eau de l’érable. Sur place, il fait chauffer le sirop pour le rendre plus épais et le dépose chaud sur de la glace. « Ça donne un petit bonbon délicieux. Vous, vous appelez ça une sucette à l’érable. Nous, c’est la tire sur neige », explique-t-il. Le week-end dernier, il en a écoulé près d’un millier.
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