Tout le monde est passé au moins une fois en voiture devant le site de huit hectares qu’on longe lorsque l’on se rend dans la zone commerciale de Royan 2 ou que l’on en sort, le long de la ligne de chemin de fer. Un portail vert en barre aujourd’hui l’entrée.

Fermée en 2002, l’ancienne décharge publique de Pousseau avait été mise en service après la Seconde Guerre mondiale pour absorber les décombres…

Tout le monde est passé au moins une fois en voiture devant le site de huit hectares qu’on longe lorsque l’on se rend dans la zone commerciale de Royan 2 ou que l’on en sort, le long de la ligne de chemin de fer. Un portail vert en barre aujourd’hui l’entrée.

Fermée en 2002, l’ancienne décharge publique de Pousseau avait été mise en service après la Seconde Guerre mondiale pour absorber les décombres du bombardement. Elle a par la suite accueilli les ordures ménagères puis l’ensemble des déchets non inertes et non dangereux générés par les entreprises, industriels, commerçants ou artisans avant l’ouverture de la déchetterie artisanale de Saint-Sulpice-de-Royan.

Au fil du temps, cette surface foncière, même avec un sous-sol encore pollué, a intéressé les élus. Une fois que l’on a grimpé le dôme qui recouvre les déchets enfouis, une vue imprenable s’offre sur Royan et les marais. Le dernier projet en date avait été posé sur la table par l’ancien maire de Royan Didier Quentin, en 2016. Son idée était de transformer l’endroit en parcours sportif. La création d’un belvédère étant une autre option.

Projet mort et enterré

Le projet d’aménagement prévoyait plusieurs puits pour permettre à ce qui reste de gaz de s’échapper. Y figurait aussi l’évacuation de l’eau de ruissellement potentiellement polluée par un système de drains. Deux scénarios avaient été envisagés. L’un pour un coût de 2,5 millions d’euros HT et le second pour 1 million d’euros HT. Aucun calendrier de réalisation n’avait été donné. Et pour cause, on n’en a plus jamais entendu parler. Mort et enterré.

Nous estimons que des analyses de l’air et de l’eau de ruissellement doivent être faites maintenant pour connaître l’état actuel des pollutions

Récemment, l’association Pays royannais environnement a envoyé un courrier à l’actuel maire Patrick Marengo pour s’inquiéter du devenir de cette ancienne décharge publique. « Les déchets n’y étaient pas triés comme aujourd’hui et, en outre, des déchets industriels et toxiques variés tels que des métaux lourds et des produits chimiques y étaient déversés. En 2009, on avait appris que des travaux coûteux devaient y être faits avec « un fossé bétonné étanche de récupération des eaux de ruissellement, un bassin étanche de stockage des eaux polluées et des puits de collecte du biogaz ». En réalité, ce gaz est du méthane dont on ignore s’il continue de s’échapper dans l’atmosphère ».

Une amélioration

L’association a demandé des précisions sur ce qu’il en était aujourd’hui. « Quelles sont les préconisations de l’étude Safege, filiale de Suez Consulting, réalisée pour la mairie de Royan ? Nous estimons que des analyses de l’air et de l’eau de ruissellement doivent être faites maintenant pour connaître l’état actuel des pollutions », indiquent ses adhérents.

« Nous suivons l’évolution de cette ancienne décharge et notamment la qualité des eaux de ruissellement. Les différentes mesures qui ont été effectuées depuis 2002 montrent une nette amélioration de la situation et une baisse des impacts sur l’environnement. La prochaine aura lieu en 2025 », renseigne le premier adjoint au maire de Royan Didier Simonnet. En attendant, décision a été prise d’y planter des arbres.

« On connaît les effets positifs d’une végétalisation sur ces sites dégradés. Plus il y aura d’arbres, mieux ce sera. On en a déjà planté sur un hectare. Le Conseil départemental, en compensation des arbres abattus dans le cadre du chantier d’aménagement routier de l’entrée de Royan, va faire de même sur 7 000 mètres carrés supplémentaires. On doit signer une convention », confie l’élu. On pourra dans le futur rebaptiser le site la forêt de Pousseau. Plus glamour.