L’image a fait l’effet d’un crève-cœur aux habitués du lac de la Métairie comme aux agents municipaux intervenus tôt le matin ce lundi 28 août : des poissons morts, en grand nombre, de toutes espèces et de tous âges, massés en deux points de l’étendue d’eau. Cette surmortalité spectaculaire a été signalée dès dimanche 27 août à la Ville de Royan par des promeneurs. Des agents des services « environnement » et « nettoiement » ont retiré de l’eau dès ce lundi 28 août des dizaines de spécimens de carpes, de perches…
L’image a fait l’effet d’un crève-cœur aux habitués du lac de la Métairie comme aux agents municipaux intervenus tôt le matin ce lundi 28 août : des poissons morts, en grand nombre, de toutes espèces et de tous âges, massés en deux points de l’étendue d’eau. Cette surmortalité spectaculaire a été signalée dès dimanche 27 août à la Ville de Royan par des promeneurs. Des agents des services « environnement » et « nettoiement » ont retiré de l’eau dès ce lundi 28 août des dizaines de spécimens de carpes, de perches, de gardons et autres rotengles.
L’épisode n’est pas inédit dans cette retenue d’eau artificielle, mais d’une grande richesse faunistique. Outre une grande variété de poissons, on y note la présence également de cistudes d’Europe, des tortues d’eau douce. « En 2009 et en 2019, à cette même période de l’été, nous avions déjà enregistré une surmortalité, de poissons, mais aussi de canards, à l’époque, ce qui différencie l’épisode constaté ce week-end », relève Julien Duressay, le conseiller municipal délégué en charge, notamment, du volet « nature en ville ». « Pour l’instant, nous n’avons pas observé d’impact sur les canards et les oies qui vivent autour du lac de la Métairie. »
Lors des deux incidents notoires précédents avait été mis en exergue le développement, dans la vase tapissant le fond du plan d’eau, de clostridium botulinum, bactérie sécrétant des toxines botuliques mortelles pour les canards, oiseaux fouisseurs n’hésitant pas à chercher leur nourriture dans la vase
Une eau surchauffée
Julien Duressay coupe court à toute rumeur qui imputerait à cette surmortalité de poissons le réseau d’évacuation des eaux usées. « Nous n’avons jamais connu d’incident de ce genre au niveau du lac de la Métairie, qui est très surveillé, d’ailleurs. Nous n’avons enregistré que 5 millimètres de pluie, loin du niveau de pluies d’orage qui peuvent faire craindre des débordements du réseau par endroits. »
L’explication de l’incident est plus vraisemblablement à chercher dans le développement de cyanotoxines dans l’eau surchauffée du lac ces derniers jours. « L’eau du lac affichait ce lundi 28 août encore une température de 24 °C ! Et il est permis de croire qu’elle était plus élevée encore en fin de semaine dernière. » Un « stress environnemental » caractérisé, entre autres conditions, par une forte chaleur participe à la production de cyanotoxines par certaines espèces de cyanobactéries, des micro-organismes naturellement présents dans les plantes, dans l’eau mais aussi dans le sable.
Des « algues bleues »
« Les cyanobactéries se développent principalement en été dans des eaux comme les lacs, les étangs et certains cours d’eau et provoquent un changement de couleur de l’eau », explique l’Anses (1). D’où le qualificatif également utilisé pour désigner ces cyanobactéries, les « algues bleues ». « De fait, l’eau du lac de Métairie a commencé à changer de couleur, ces derniers jours », confirme Julien Duressay.
« Si elles se retrouvent naturellement dans les écosystèmes aquatiques, leur prolifération, conséquence d’un apport en nutriments trop important dans les lacs et les rivières, devient une préoccupation internationale croissante du fait des conséquences écologiques, sanitaires et économiques qu’elle entraîne », établit encore l’Anses. Un laboratoire d’analyses privé a été chargé par la Ville de Royan de focaliser ses premières analyses sur la présence de cyanotoxines, qui expliqueraient que des poissons aient littéralement étouffé après avoir ingéré ces toxines en quantité importante.
Un silure de deux mètres
Dans l’attente des résultats des analyses, le maire de Royan, Patrick Marengo, a pris dès ce lundi 28 août un arrêté interdisant provisoirement la pêche dans le lac de la Métairie. La Ville conseille logiquement d’« éviter de consommer les poissons ou de laisser les animaux domestiques s’en approcher ». « Il est déjà interdit, de manière habituelle, de se baigner dans ce lac ou d’y pratiquer des activités nautiques », précise Julien Duressay.
L’état bactériologique du plan d’eau se régulera naturellement. « Il faut attendre des pluies un peu importantes pour que l’eau du lac se renouvelle. » L’interdiction de la pêche sera donc maintenue plusieurs semaines, probablement. Elle était restée interdite un mois, en 2019. Une situation que les premiers intéressés, en connaisseurs des milieux aquatiques, comprennent et acceptent, « même si nous savons qu’ils attendront avec impatience la levée de l’interdiction ». L’épisode aura révélé accessoirement une surprise, de taille même : la présence dans le lac d’un silure de près de deux mètres de long !
(1) L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
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