En militaires disciplinés, ils ont tendu leurs bras aux policiers qui les ont menottés à la barre du tribunal correctionnel de Marseille. Cinq légionnaires, quatre Russes et un Ouzbek, ainsi que la compagne ukrainienne de l’un d’entre eux, ont été condamnés, vendredi 15 mars, à des peines allant de vingt-trois mois à cinq ans de prison et à des amendes de 2 000 à 20 000 euros pour traite d’êtres humains et proxénétisme aggravé.
Un mandat de dépôt a été prononcé pour tous les prévenus, à l’exception du seul qui est toujours dans la Légion étrangère. De 2019 à 2021, ils avaient organisé un réseau de prostitution qui exploitait des dizaines de jeunes Ukrainiennes et Russes, orchestrant leur arrivée avant de les répartir dans plusieurs dizaines de villes moyennes françaises.
Au fil des audiences, les six prévenus ont redoublé de politesse pour tenter de convaincre qu’ils n’avaient été que « des prestataires de services » apportant, contre la moitié de leurs gains, une assistance à des jeunes femmes ayant fait le choix de venir se prostituer en France pour y collecter plusieurs fois le salaire moyen mensuel ukrainien de 350 euros.
« Oui, je suis le chef d’un réseau »
Reconverti dans le bâtiment après trois années dans la Légion étrangère à Nîmes, Timofeï Avilov, 39 ans, figé à la barre dans une sorte de garde-à-vous judiciaire, a reconnu d’emblée avoir dirigé l’un des trois réseaux de proxénétisme dévoilés par l’enquête. « Oui, si elles le disent, je suis le chef d’un réseau. » C’est un de ses aînés dans la Légion, un certain « Nikolaï », qui lui avait mis le pied à l’étrier et lui a « expliqué le fonctionnement avec les prostituées ». Il a été condamné à cinq ans de prison, tout comme sa compagne ukrainienne Sofia Zhuk, 26 ans, tout aussi impliquée que lui, bien qu’elle ait revendiqué un « proxénétisme sans violences, gentil et humain ».
Les services qu’ils offraient, à l’image d’une « plate-forme logistique », selon l’expression de Me Pascal Roubaud, l’avocat de celle-ci, englobaient l’achat de billets de train et de taxi pour acheminer les prostituées vers Royan, Arcachon, Cherbourg, Colmar… dans des appartements loués par leurs soins, la publication de leur annonce avec des photos dénudées sur des sites, la mise à disposition d’un numéro de téléphone renvoyant, non pas vers la jeune femme, mais vers un « opérateur », un proche des légionnaires, chargé de gérer les rendez-vous avec les clients.
Condamné à la même peine de cinq ans de prison, Danil Karpov, une autre tête de réseau, surnommé « Mark », faisait le pont avec le recrutement en Ukraine. Son contact s’échangeait dans les night-clubs d’Odessa et dans un dancing en Arménie. Timofeï Avilov et Danil Karpov s’entendaient pour ne pas placer une prostituée dans une ville où l’autre avait déjà l’une des siennes.
Il vous reste 51.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Cette chronique est produite du mieux possible. Pour toute observation sur cet article concernant le sujet « Royan c’est royal » merci d’utiliser les coordonnées indiquées sur notre site internet. Le site royan-atlantic.fr a pour but de créer diverses publications sur le thème Royan c’est royal éditées sur le net. Cet article parlant du thème « Royan c’est royal » fut trié sur internet par les rédacteurs de royan-atlantic.fr Très prochainement, nous présenterons d’autres informations pertinentes sur le sujet « Royan c’est royal ». En conséquence, consultez de façon régulière notre site.