Ils parlent non pas de prostitution mais de « tourisme sexuel » ou de « sex tour », ils se voient non pas comme proxénètes mais « manageurs », voire « opérateurs »… Cinq légionnaires ou anciens légionnaires, quatre Russes et un Ouzbek, sont jugés à partir de lundi 11 mars par le tribunal correctionnel de Marseille pour l’organisation de la prostitution, dans vingt-trois villes françaises, de dizaines de jeunes femmes venues d’Ukraine et de Russie. Des faits qui, au-delà de la qualification de « proxénétisme aggravé », de « blanchiment » et d’« association de malfaiteurs », leur valent aussi de comparaître pour « traite d’êtres humains ».
Bien que jugée à Marseille, l’affaire débute à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) avec le contrôle, en novembre 2020, d’une jeune Ukrainienne détentrice de plus de 10 000 euros et d’une grande quantité de préservatifs. Un client de la jeune femme renvoie les enquêteurs à un site Internet, Sexmodel.com, clairement dédié aux rencontres tarifées et présentant des photos de jeunes femmes dénudées, avec des précisions sur les prestations offertes et la ville où elles exercent. Un travail de géolocalisation des lignes téléphoniques figurant sous les annonces conduit les enquêteurs à Nîmes et même, pour certaines lignes, à l’adresse de leurs détenteurs, qui n’est autre que la caserne du 2e régiment étranger d’infanterie de la Légion étrangère.
Ces lignes fonctionnent comme des standards externalisés, des centres d’appels pour la prise des rendez-vous avec « Hot Blonde », « Alysia Chaud » ou « Sammy Belle », le client recevant en retour un SMS contenant l’adresse, le code d’accès de l’immeuble et l’étage.
« Elle étudie l’histoire de la prostitution »
L’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille va mettre au jour trois proxénètes utilisant deux sites Internet, Sexmodel.com et 6glamour.com, dont ils sont les artisans. Ces jeunes hommes, encore à la Légion ou qui en sortent à peine après des missions au Mali ou à Mayotte, gèrent leur affaire « comme de véritables sociétés commerciales », écrit le juge qui a bouclé cette enquête, mutualisant par exemple les appartements, loués sur des plates-formes touristiques, ou la collecte d’argent.
Le « business model » repose sur le roulement des prostituées, allant d’une ville à l’autre afin de renouveler l’offre, et le choix de villes moyennes comme Chartres, La Rochelle, Quimper, Royan ou Saintes (Charente-Maritime). Sur une écoute téléphonique, on entend un proxénète prodiguer ses conseils à un autre, à la recherche d’une ville où installer « Natalya » : « Par exemple, Saint-Etienne connaît un fort taux de chômage et ce n’est donc pas propice pour qu’une escort s’y installe. »
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