Pour dénoncer « la folie des giratoires », en 2018, l’association Contribuables associés avait lancé le concours des ronds-points les plus moches de France. Au grand dam de la commune de Pontarlier, dans le Doubs, qui ne s’est pas enorgueillie d’avoir obtenu la première place avec « le masque d’André Malraux »….

Pour dénoncer « la folie des giratoires », en 2018, l’association Contribuables associés avait lancé le concours des ronds-points les plus moches de France. Au grand dam de la commune de Pontarlier, dans le Doubs, qui ne s’est pas enorgueillie d’avoir obtenu la première place avec « le masque d’André Malraux ». À Royan, on fait très attention à éviter la faute de goût et à dépenser le moins possible. En s’appuyant sur le système D avec du recyclage de matériaux, par exemple. « L’ingénierie » reste dans les mains du service des espaces verts, qui gère l’affaire, alors que la main-d’œuvre locale est sollicitée. Pour preuve, la dernière décoration ayant pour thème les Jeux olympiques née sur le rond-point dit de la piscine, résultat d’un partenariat entre la Ville et le lycée professionnel de l’Atlantique.

On peut y reconnaître les silhouettes de l’athlète saint-georgeaise Colette Besson, médaillée d’or du 400 mètres lors des JO de Mexico en 1968, du boxeur royannais Makan Traoré qualifié pour les JO de Paris 2024, du volleyeur originaire de Royan Trévor Clévenot, médaillé d’or aux JO de 2020 à Tokyo, du tireur au pistolet Franck Dumoulin qui a remporté le titre olympique sur le pistolet 10 mètres aux JO de Sydney en 2000 sous les couleurs royannaises et de la joueuse de handi tennis Florence Gravelier, double médaillée de bronze aux Jeux paralympiques de 2008 à Beijing.

Reste le nageur, invité mystère dont on ne sait pas trop qui il représente. « C’est pour symboliser la proximité avec la piscine », précise Philippe Couderc, le responsable du service des espaces verts de la Ville de Royan. Le maire de la station balnéaire, Patrick Marengo, ajoutant malicieusement qu’il s’agit « du futur champion olympique que nous aurons après la construction du nouveau bassin ». Allusion non voilée au projet de plan piscines porté par la Communauté d’agglomération.

Une carte réutilisée

À l’automne prochain, toutes les réalisations seront déplacées vers différents sites sportifs. Colette Besson sera installée au Stade d’honneur « où elle s’est entraînée pour préparer les JO ». Trévor Clévenot et Makan Traoré rejoindront l’Espace Cordouan. La carte de France, qui fait partie du décor, a quant à elle été réutilisée après avoir été fabriquée pour le passage du Tour de France en 2020. « Le comité olympique souhaite donner aux JO de Paris une connotation environnementale. Raison pour laquelle on a souhaité garder la prairie fleurie, une ruche et l’hôtel à insectes », complète Philippe Couderc.

Une vingtaine d’élèves et d’apprentis en section métallerie du lycée de l’Atlantique ont été mis à contribution pour fabriquer en acier les sportifs du territoire. « Pour les protéger de la corrosion, les silhouettes ont également été traitées par des jeunes en section peinture-finition », souligne Freddy Rotier, l’enseignant en métallerie qui a dessiné les œuvres. Pour éviter les vols, les sportifs ont été fixés sur une plaque d’acier et ancrés dans du béton. Pour l’éternité.