Un étrange manège. Qui n’a jamais croisé, dès potron-minet ou le soir, à la tombée du jour, un spécimen en legging déambuler dans les rues avec un tapis de sol sous le bras ? À Royan et ses alentours, ils sont nombreux, reconnaissables entre mille, à se rendre à leur cours de yoga par tous les temps et en toute saison. Adeptes du bien vieillir dans une ville au pourcentage de cheveux blancs élevés, accrocs d’une activité douce dont les bienfaits pour le corps et l’esprit ne sont plus à démontrer ou tout simplement en recherche…

Un étrange manège. Qui n’a jamais croisé, dès potron-minet ou le soir, à la tombée du jour, un spécimen en legging déambuler dans les rues avec un tapis de sol sous le bras ? À Royan et ses alentours, ils sont nombreux, reconnaissables entre mille, à se rendre à leur cours de yoga par tous les temps et en toute saison. Adeptes du bien vieillir dans une ville au pourcentage de cheveux blancs élevés, accrocs d’une activité douce dont les bienfaits pour le corps et l’esprit ne sont plus à démontrer ou tout simplement en recherche d’une souplesse perdue depuis longtemps, ces maniaques de l’équilibre et du lâcher prise forment une communauté qui ne cesse de grossir. Et pour répondre à la demande, les offres se multiplient.

Preuve en est l’ouverture, en plein centre-ville de la station balnéaire, d’Om studio Royan, rue d’Aunis, à deux pas de l’église Notre Dame. Un lieu où l’on peut trouver des cours de yoga, de sophrologie, de méditation et aussi des voyages sonores, des cercles de femmes et des ateliers de coaching zen et créatifs. Bref, toute la panoplie du bien-être.

« Il est vrai que c’est une mode mais une mode qui fait du bien et qui va durer », fait remarquer Nadia Valsan qui jusque-là donnait des cours de yoga à droite et à gauche sur le Pays royannais. Sa rencontre avec Caroline Cressot, une de ses élèves, lui a ouvert d’autres perspectives. La jeune femme, responsable du développement de l’offre de services et d’accompagnement au Carré Up !, structure de la Communauté d’agglomération Royan Atlantique (Cara) dédié à l’entrepreneuriat, cherche alors à changer de voie.

« Je suis coach et sophrologue certifiée, formée en hypnose et en massage sensoriel, entre autres. Je voulais revenir à mes premiers amours. Après avoir passé du temps à aider les autres à créer leur entreprise, je me suis dit qu’il était temps de l’appliquer à moi-même. J’ai proposé à Nadia de créer ensemble un studio comme il y en a à Paris ou à Bordeaux et elle a accepté », confie-t-elle. Voilà comment les deux associées se sont lancées dans l’aventure.

Un véritable engouement

En transformant un local en temple de la zen attitude, elles comptent bien surfer sur la vague et se démarquer de l’offre existante. « On va par exemple proposer un cours à 12 h 45 pour les commerçants qui ferment entre midi et 14 heures. On va organiser des retraites, aussi, ou des cercles de femmes. On aimerait également mettre en place du yoga chaise pour les personnes qui ont des problèmes de mobilité. » Cerise sur le gâteau, le duo va lancer très prochainement une plateforme en ligne de vidéos à la demande pour continuer à pratiquer chez soi en toute autonomie. On le voit, les idées foisonnent.

Les gens, atteints par l’anxiété ambiante, ont voulu prendre soin de leur santé mentale

La mode du yoga semble s’être accélérée après la crise sanitaire. « Les gens, atteints par l’anxiété ambiante, ont voulu prendre soin de leur santé mentale et de leur corps. Le yoga et la sophrologie permettent de se reconnecter à soi. C’est ce qui peut expliquer cet engouement », analyse Nadia Valsan. Depuis, les associations pullulent. Et pas seulement à Royan. Les communes dites plus rurales ont aussi leurs cours.

Une activité complémentaire

« Lorsque je me suis installée, en 2017, on m’a regardée avec des yeux grands comme ça. On m’a tout de suite demandé si je n’étais pas rentrée dans une secte », s’en amuse aujourd’hui Aurélie Murgue qui a été l’une des pionnières, à Royan. Cette prof de yoga, qui propose des cours au Garden Tennis, a vu la montée en puissance de cette pratique. « Ça s’est accompagné d’une ouverture d’esprit. Les gens ont compris ce que c’était. Ici, on avait dix ans de retard sur ce qui se pratiquait déjà à Paris ou aux États-Unis. Sans parler de spiritualité, les habitants du coin ont vite adhéré au travail sur les postures et la respiration. Ils ont compris que ça pouvait être complémentaire à leur pratique sportive habituelle ou répondre à une volonté de bien vieillir », constate-t-elle.

Aujourd’hui, ses cours font régulièrement le plein. Et les hommes, dont les approches et les attentes sont différentes, s’y mettent aussi. « Même si ça reste beaucoup féminin, la gent masculine commence à pousser la porte, c’est vrai. Bien souvent ce n’est pas par engagement spirituel mais pour les étirements et la respiration. Généralement, ils font du sport à côté et prennent conscience qu’ils en ont besoin », indique Aurélie Murgue.

Dégripper ou déverrouiller la machine, se recentrer sur soi. Les bénéfices sont multiples et variés. L’harmonie du corps et de l’esprit est en marche. Et même à Royan où la vie n’est pas particulièrement stressante, ça cartonne.

Sites internets : omstudioroyan.fr et topyogaroyan.com