Le voisin est remonté comme une pendule. On ne peut pas dire que Jean-Jacques Azous ait sauté de joie en apprenant qu’une salle de spectacle, la Cigale de Royan, allait ouvrir au 79, avenue de la Grande Conche le 20 janvier prochain.

Sa maison, située au 75, n’est pas loin. Si le voisinage le plus proche n’a pas voulu faire de vagues, ce n’est pas son cas. « Je ne suis pas un poltron », souligne…

Le voisin est remonté comme une pendule. On ne peut pas dire que Jean-Jacques Azous ait sauté de joie en apprenant qu’une salle de spectacle, la Cigale de Royan, allait ouvrir au 79, avenue de la Grande Conche le 20 janvier prochain.

Sa maison, située au 75, n’est pas loin. Si le voisinage le plus proche n’a pas voulu faire de vagues, ce n’est pas son cas. « Je ne suis pas un poltron », souligne-t-il. Lorsqu’il a quelque chose à dire, il y va. Et même si, pour lui, le gérant de la salle, l’ancien chirurgien urologue de la clinique Pasteur Michel Combes, « a le bras long », il entend bien faire entendre sa voix. L’intéressé réclame ni plus ni moins que l’arrêt du projet. Du moins à cet endroit.

“De la folie”

« Nous sommes dans un quartier résidentiel très calme. C’est de la folie de prévoir un truc comme ça ici avec une capacité de 150 à 200 personnes. » Retraité, Jean-Jacques Azous a choisi de venir vivre « dans une rue paisible » de la station balnéaire après une vie parisienne bruyante. Il craint maintenant pour sa tranquillité.

Certes, ce ne sont pas les thés dansants de l’après-midi qui l’inquiètent. Les p’tits vieux, ça ne fait pas de bruit. Non, ce sont surtout les concerts du soir et les éventuels mariages ou anniversaires. « Je pense que le nécessaire a été fait pour l’insonorisation de la salle. En revanche, à la sortie, les gens vont parler haut et fort en se désintéressant complètement des riverains. Dans les cas des soirées privées, ce sera encore pire avec une moitié de la salle dehors, sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants (sic). »

En venant habiter en ville, les gens savent à quoi s’attendre. Sinon, il y a la campagne

Le Royannais redoute les trottoirs jonchés de mégots de cigarettes. Pire, il voit déjà le stationnement anarchique venir l’empêcher de se garer près de chez lui. « Où les clients vont-ils stationner ? Aucun parking n’est prévu. » Le voisin mécontent est allé se renseigner auprès des services de l’urbanisme de la Ville. « La seule chose qu’on a autorisée ici est un salon de thé ! » Et même pas avec Gilou et son p’tit accordéon pour accompagner le Earl Grey de 16 h 30.

« Aucun a priori »

Le maire de Royan, Patrick Marengo, tient quant à lui à mettre un couvercle sur la Cocotte-Minute. « J’attends de voir mais je n’ai aucun a priori. Au contraire. On est dans une station balnéaire et il faut de la vie. Ne bridons pas les initiatives de nos concitoyens pour distraire les gens. Si mon rôle est de veiller à ce qu’il n’y ait pas de dommages collatéraux, il n’est pas, non plus, de tout interdire. Au bar Le Garage, par exemple, le propriétaire a fait ce qu’il fallait pour limiter les nuisances. Je n’ai plus de plaintes. En venant habiter en ville, les gens savent à quoi s’attendre. Sinon, il y a la campagne », indique l’élu. Et encore, quand il n’y a pas de coq !

Michel Combes, lui, redit qu’il ne veut pas de conflit avec le voisinage. « J’ai demandé à la mairie si je pouvais organiser une à deux soirées par mois avec une fermeture de la Cigale au maximum à 23 h 30. Ce n’est quand même pas exagéré. J’attends une réponse. Je ne cours pas, non plus, après la location de la salle pour des anniversaires ou des mariages. L’activité principale sera le thé dansant. Quant à l’urbanisme, je suis en règle pour une salle polyvalente », assure-t-il.

Le stationnement, lui, « pourra se faire à la Tache Verte ou au parking courte durée de la gare qui sera gratuit à partir de janvier », note le maire Patrick Marengo.