La machine est imposante. Posée sur l’aire de carénage, elle surplombe le port de Royan. Flambant neuf, ce nouvel élévateur à bateau tout électrique fait la fierté du directeur du syndicat mixte portuaire Bruno Samzun. L’ancien, présent depuis quarante ans, est désormais obsolète. « Il arrivait au bout du bout…
La machine est imposante. Posée sur l’aire de carénage, elle surplombe le port de Royan. Flambant neuf, ce nouvel élévateur à bateau tout électrique fait la fierté du directeur du syndicat mixte portuaire Bruno Samzun. L’ancien, présent depuis quarante ans, est désormais obsolète. « Il arrivait au bout du bout. Les remises en état nous coûtaient de plus en plus cher. » Pour les néophytes, cet engin sert à mettre au sec les embarcations pour différents types de travaux de manutention ou de vérifications. Le bateau se présente dans une darse, terme maritime désignant un bassin abrité, duquel l’élévateur le hausse sur l’aire technique grâce à des sangles passées sous la coque.
La pleine période pendant laquelle l’élévateur va tourner à plein régime se situe entre mars et juillet avec la préparation de la saison. Des manutentions ont cependant lieu toute l’année, notamment pour les marins pêcheurs. Ce qui fait la particularité de cet outil est donc son utilisation 100 % électrique. « C’est une technologie très récente pour ce type de machine. On fait partie des premiers à pouvoir en profiter. Il y a déjà eu le port de La Rochelle avec un élévateur pouvant soulever quinze tonnes. Le nôtre peut prendre en charge des bateaux de trente tonnes. En France, à ma connaissance, ça doit être le premier. On dispose d’une borne électrique qui permet de recharger l’élévateur tous les soirs. À la fin de la journée, il reste 40 % de charge batterie. L’autonomie est largement suffisante », constate Bruno Samzun.
Bientôt un ponton
Contrairement à une propulsion thermique, il n’y a donc aucun rejet dans l’atmosphère et plus de pollution sonore. « Le bilan carbone est excellent et les conditions de travail des agents sont améliorées. » La manipulation de l’élévateur, même si une cabine y est intégrée, peut se faire à distance avec une télécommande. Équipé de quatre énormes roues, le mastodonte est complètement mobile. Les agents du port ont pu profiter d’une petite formation pour pouvoir le faire fonctionner. « Maintenant, c’est de la pratique. » Imposant, l’engin a été acheminé en pièces détachées début septembre avant d’être monté sur place.
S. D.
Adapté aux spécificités de l’aire technique du port royannais, l’élévateur, agrémenté d’une grue permettant le démâtage des bateaux, a été conçu par l’entreprise italienne Boat Lift en fonction de certaines contraintes. Pour compléter le dispositif, un ponton va être installé au niveau de la darse pour débarquer les occupants des bateaux. « Cet équipement sera moins dangereux que l’échelle de quai. »
S. D.
« Cette démarche de décarbonation n’est pas nouvelle. On l’a engagée avec les installations d’accueil des bateaux de croisières », souligne le directeur du port. Un engagement qui a un coût. Le prix de l’élévateur, 515 000 euros, a cependant été adouci grâce à une subvention de 362 000 euros de l’Europe. Si en plus le syndicat mixte portuaire ne s’est pas ruiné, que demande le peuple ?
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