La réunion avait plutôt mal commencé avec la disqualification de Kronos de Brion…
À la limite, la seule course que j’ai loupé, c’était celle que je pensais être la plus facile à gagner. J’y allais avec mon poulain que j’aime bien, Kronos de Brion, qui débutait. En partant, il s’est affolé un peu et je suis parti sur la mauvaise jambe. Je me suis retrouvé à galoper longuement. J’ai réussi ensuite à le remettre au trot. Sur ma longue galopade du départ, les commissaires ne m’avaient pas vraiment vu. Ils m’ont laissé faire le parcours et m’ont distancé après la course… (NDLR, Kronos de Brion a passé le poteau troisième). Avant le coup, il faisait partie des grosses cartouches pour moi. D’entrée de jeu, je ne commençais pas de la meilleure des manières… Il fallait remettre les choses en place assez vite.
Et dès la deuxième course, première victoire de la journée !
C’était avec une jument d’Emmanuel Varin, Jeanne Co. J’avais eu son entraîneur au téléphone avant la course, et il m’avait dit que c’était pas mal. J’ai eu la bonne course et elle l’a bien fait. C’était top ! Ensuite, avec Jilbour Defontaine, j’ai tout fait dans le rail et je gagne tout seul. Deux victoires. Après être parti au galop avec Insouciante, je me retrouve dernier. On la connaît, elle a quand même une certaine marge. Je prends le dos d’un cheval de la course, qui me ramène. Lorsque je tire au large, sur sa classe, elle est venue gagner. Guinness, super, également ! Je rendais 25 mètres, et bing, gagné ! Là, je me dis : “Tu en as déjà gagné quatre dont trois pour l’écurie, on a plutôt bien bossé !”
La réunion s’est conclue sur la même dynamique…
En faisant le papier, il me restait trois partants, et j’étais pas mal armé. Eddy Planchenault est venu avec sa jument Jacinthe du Boiron, D4 première fois. Il me dit que si j’ai le bon parcours, je ne vais pas taper loin. Et de cinq ! C’est déjà un beau cap et je fais un petit signe au passage du poteau. Il me restait alors deux cartouches, qui étaient en grande forme. J’ai commencé à y croire… Le coup de six était alors facilement réalisable. Ilona de Neret, ma sixième gagnante de la réunion, venait de faire deuxième en ne faisant que la ligne droite. Après un parcours à deux au carré, j’ai uniquement fait 400 mètres de course. Coup de six, cela ne m’était jamais arrivé. C’est super ! Finalement, Hera du Donjon venait de faire une razzia à Biarritz ces dernières semaines. Elle avait couru en amateurs le vendredi soir donc je me disais qu’elle était peut-être un peu défraîchie. J’ai eu la bonne course mais toute la route, j’ai dû l’activer. Je pensais accrocher un bon chèque. Entrée de la ligne droite, ça se met bien. Lorsque je l’ai de nouveau décalée, elle a remis un coup de reins. Au courage, elle est allée la chercher. Ce n’était pas évident ! Il y a des jours, comme ça, où tout est fluide et où tu sens que rien ne peut t’arriver. Dimanche, c’était le cas. J’en ai gagné sept mais tu redemandes encore de courir trois ou quatre courses car tu sens que la passe est bonne, et tu veux que rien ne s’arrête.
Avant coup, auriez-vous pensé cela possible ?
Je ne voulais pas m’emballer. Le dimanche précédent, là-bas, on m’avait demandé plusieurs fois au déjeuner si j’avais plusieurs chances. J’avais répondu que j’avais quatre bonnes cartouches et que je pouvais donc en gagner quatre. J’ai commencé par deux premiers accessits, et ensuite, trois disqualifications. Je suis reparti en n’ayant pas gagné de courses. Du coup, cette semaine, j’ai seulement dit que j’avais “des trucs pas mal”. Car sept jours avant, ça m’avait un peu porté la guigne.
Sept victoires dans une seule réunion, en France, au trot comme au galop, c’est une première.
Ce sont des journées exceptionnelles. Je n’ai jamais fait de coup de six, pour l’instant, de ma carrière, mais j’ai fait plusieurs coups de cinq et un coup de sept. Je pensais que certains collègues l’avaient déjà fait. Mais à la lecture de la presse, en fin de compte, il n’y a que Lanfranco Dettori qui en a remporté sept. C’était à Ascot…. Comme moi, sur une piste en herbe ! Il y avait, en plus, beaucoup d’ambiance et de monde dans les tribunes. Il y a un président charmant qui aime son hippodrome, ainsi qu’une très bonne équipe, c’est un lieu toujours très bien entretenu, avec de nombreux partenaires. À chaque course, il y a une remise des prix. Je n’étais pas pressé de repartir de Royan dimanche !
Mercredi, on vous retrouve sur l’hippodrome d’Enghien, avec quatre partants.
Je fais le déplacement pour Great of Madrik (110). Le cheval est bien. L’autre jour, on a fait un peu fort. Nous sommes tombés sur un Fifty Black qui est assez impressionnant. Ce mercredi, il n’y a qu’un cheval en tête. À moi de doser l’effort correctement mais normalement, je détiens une bonne chance. Je suis assez confiant. Jomolungma (211) est une petite jument brave mais qui a zéro marge. Brillant Ferm (403), c’est pas mal. Vitale Ciotola m’a dit que le cheval était bien et qu’il allait me convenir. Cela peut être un coup amusant. À moi de lui donner la bonne course. Nous ne sommes pas nombreux dans la course de deux ans. J’aurai Ludiver des Vaux (802). On va lui apprendre son métier et voir comment ça se passe. Je n’ai pas eu trop d’informations à son sujet.
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