Leur mission ? Sauver les marins professionnels et plaisanciers pris au piège des courants tourbillonnants et des bancs de sable. « L’estuaire de la Gironde et l’océan se rencontrent ici, ça forme un goulet de mer. Pris dedans, il est difficile d’en sortir », résume Jean-Jacques Enard. « Ça n’est pas un coin que je conseille », abonde Romain Cercleux, patron de station aux commandes de « Notre-Dame-de-Buse », un petit bateau de sauvetage de la SNSM unique en France et spécialement conçu pour affronter le pertuis de Maumusson.
Accompagnés ce jour-là de Florian Touillet et prêts à appareiller en moins de 20 minutes, ces marins chevronnés abordent toujours cette passe « avec appréhension ». Calme en apparence, l’océan devient instantanément « mouvementé » à l’approche de Maumusson. Très vite, des creux de 2 mètres se forment et tabassent sans relâche le navire en aluminium où l’on peine à garder l’équilibre, embarqué à haute vitesse dans le pire… des manèges. Les vagues, assurent les sauveteurs, peuvent y atteindre 8 mètres de hauteur. « Et tout peut changer en deux minutes, il suffit d’un coup de vent », insiste Jean-Jacques Enard alors que se dessinent de part et d’autre le continent et l’île d’Oléron, à quelques centaines de mètres.
« La passe n’est plus praticable en sécurité »
Ces conditions difficiles conjuguées aux exceptionnelles tempêtes hivernales ont conduit la préfecture de la Charente-Maritime à retirer le balisage qui épaule traditionnellement les marins dans le pertuis de Maumusson. « La passe n’est plus praticable en sécurité », précise l’Etat qui recommande en attendant « la plus grande prudence aux navigateurs » alors qu’un jeune piroguier, Guillaume Schmidlin, a disparu à proximité le 27 mars dernier. « Les bancs de sable ont été significativement modifiés par ces tempêtes. Le balisage, habituellement recalé deux fois par an, n’était plus cohérent avec la bathymétrie, la mesure des profondeurs », explique Elsa Tudal, la cheffe du service des affaires maritimes en Charente-Maritime. Une nouvelle bathymétrie sera menée « au début de l’été » avant l’installation d’un balisage plus cohérent, avance la préfecture.
Les bénévoles de la SNSM craignent, eux, la disparition de ce fil d’Ariane alors que se profilent la saison estivale et le déferlement de plaisanciers plus ou moins aguerris. « La passe a toujours été dangereuse. Sans balisage, elle le sera encore plus. Les gens penseront qu’il est possible de passer n’importe où », redoute Romain Cercleux. Les sauveteurs de La Tremblade y interviennent une dizaine de fois chaque année et n’entendent pas améliorer cette statistique malgré toute leur passion et leur dévotion. « La SNSM, c’est 100 % bénévole. L’océan, on n’y va pas pour l’argent mais parce qu’on est motivé et pour aider les autres », sourient Jean-Jacques Enard et Romain Cercleux.
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