Royan ville fifties. Qui aurait cru, au mitan des années 1980 ou 1990, que l’office de tourisme mettrait quelques dizaines d’années plus tard en avant cette architecture d’après-guerre qui longtemps a été perçue plutôt comme un handicap que comme un atout ? La roue tourne, comme on dit. Si la station balnéaire est aujourd’hui l’emblème de l’architecture moderniste des années 1950, ses habitants ont un temps cherché à en gommer les attributs. Ici, les volets à battant d’origine remplacés par des volets roulants avec leur coffrage…
Royan ville fifties. Qui aurait cru, au mitan des années 1980 ou 1990, que l’office de tourisme mettrait quelques dizaines d’années plus tard en avant cette architecture d’après-guerre qui longtemps a été perçue plutôt comme un handicap que comme un atout ? La roue tourne, comme on dit. Si la station balnéaire est aujourd’hui l’emblème de l’architecture moderniste des années 1950, ses habitants ont un temps cherché à en gommer les attributs. Ici, les volets à battant d’origine remplacés par des volets roulants avec leur coffrage rompant la ligne de la façade… Là, une clôture pleine en PVC, un peu trop haute, en lieu et place d’une clôture grillagée qui offrait une transparence sur la villa.
Les bombardements alliés menés le 5 janvier 1945, qui ont fait 500 morts parmi les civils encore présents et qui ont réduit en cendre près de 5 000 maisons, commerces et monuments publics, dévastés à plus de 80 %, ont constitué un véritable traumatisme. Cette station balnéaire considérée comme « la perle de l’Atlantique » n’était plus. Et les habitants, nostalgiques de ces temps bénis, n’ont pas forcément adhéré à ce que les architectes ont imaginé pour remettre debout leur ville. C’est ce qu’a constaté Antoine-Marie Préaut, qui a signé en 2006, aux éditions Bonne Anse, le « Guide architectural Royan 1950 ».
M.Sicard-LibRoyan025
Stéphane Durand
« Dans beaucoup de projets de reconstruction de maisons, on voit bien la transition entre le premier projet déposé, très néoclassique, inspiré de l’architecture saintongeaise, et qui, à force d’être retoqué, va aller vers une architecture très moderniste. Ce que j’ai compris au travers de l’expérience de ma grand-mère – dont le projet de maison entre le Chay et le Pigeonnier a été déshabillé jusqu’à ce que soit adoptée, par défaut, une maison d’architecture moderniste voulue par l’architecte en charge de la reconstruction –, c’est que beaucoup n’ont pas aimé leur nouvelle demeure qu’ils n’avaient pas choisie », confie l’intéressé à « Sud Ouest ».
Une nouvelle ville est née
Petit à petit, la population s’est malgré tout habituée à ce nouvel environnement mais il a fallu du temps pour qu’elle apprenne à l’aimer. Aujourd’hui, les générations qui ont suivi parlent du marché, du Palais des congrès ou même de l’église Notre-Dame, surnommée « la cathédrale de béton », avec fierté. Ces monuments, qui sont nés sur des ruines, font désormais partie des classiques du circuit touristique et des incontournables à visiter. On se convertit désormais avec enthousiasme à ce patrimoine d’après-guerre.
L’église s’inscrit pleinement dans le mouvement de renouveau de l’art sacré des années d’après-guerre
Après trois années de travaux et plus de 7 millions d’euros investis, le bâtiment imaginé par l’architecte Claude Ferret, assisté de Pierre Marmouget, de Jacques Bruneau et d’Adrien Courtois, a retrouvé ses lignes. Et il accueille, au rez-de-mer, un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (Ciap), une des composantes du label Ville d’art et d’histoire, dont Royan bénéficie depuis 2011. De quoi se familiariser avec cette architecture de la reconstruction.
Fanny Blanchard
Des villas originales
Plus récemment, c’est le marché central, véritable poumon commercial de la station balnéaire, qui a subi un gros lifting pour 5 millions d’euros. Avec sa coque composée de 13 ondulations, ce monument achevé en 1956 est non seulement un exploit technique classé au titre des Monuments historiques mais aussi un exemple de coopération pionnière entre ingénieurs et architectes. Et que dire de l’église Notre-Dame, construite de 1955 à 1958 par l’architecte Guillaume Gillet, Grand Prix de Rome. Réalisée en béton armé brut de décoffrage, « elle s’inscrit pleinement dans le mouvement de renouveau de l’art sacré des années d’après-guerre ».
Olivier Boe
Stéphane Durand
Des villas sont aussi devenues des icônes de ce laboratoire avant-gardiste d’inspiration brésilienne. On pense à la villa Boomerang, à la villa grille-pain ou encore à Ombre blanche. Les codes urbanistiques ont à cette époque volé en éclat. Ces villas pour le moins originales ont depuis belle lurette intégré le parcours des visites guidées proposées aux touristes. On aime ou on déteste, mais ça ne laisse pas indifférent.
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