Après avoir été repéré en tournoi puis sélectionné pour un stage, il va enfin porter les couleurs de la France. Sa première compétition sous le drapeau tricolore sera le Tournoi des V Nations U15, qui se déroulera à Nantes du 3 au 6 avril. Pendant ces trois jours de compétition intense, il affrontera, aux côtés de son équipe, l’Irlande, l’Écosse, l’Angleterre et le pays de Galles. Pour le préparer, le Royannais de 14 ans a poursuivi son entraînement chez lui, dans le club où il a découvert le squash il y a huit ans. Ce mardi, il rejoindra ses coéquipiers pour renforcer l’esprit d’équipe.
Ce Charentais-Maritime est né avec une raquette à la main. Son père, Julien Delètre, passionné de tennis, lui a transmis sa passion du sport dès son plus jeune âge, et à 3 ans il commence le tennis. À 7 ans, sur les conseils de sa mère, il essaie le squash, un sport très populaire dans la région. Pendant un temps, il continue de s’entraîner à deux raquettes avant de faire un choix : « J’ai préféré me consacrer au squash, c’est un sport qui me permet de me dépenser davantage et de canaliser mon énergie », raconte l’adolescent.
Une 9e pépite locale
Compétiteur depuis l’âge de 9 ans, Arthur Delètre s’est déjà forgé un beau palmarès. Actuellement troisième meilleur joueur français de squash dans la catégorie des moins de 15 ans, il occupe la 21e place au niveau mondial. Franck Dugas, fort de trente années de carrière de technicien, et qui le coache depuis ses débuts, a vu son talent éclore. Arthur Delètre est le 9e jeune qu’il forme et qui est sélectionné par la Fédération.
« Mon rêve c’est d’être un joueur professionnel et je sais que cela demande des sacrifices »
Léna Laquembé
Autant de succès pour le Squash Royan Atlantique que l’entraîneur attribue à « une culture régionale » de la discipline. « Chaque enfant qui réussit et qui intègre l’équipe de France inspire le prochain. Arthur grandit dans un environnement favorable mais l’équipe de France, ce n’est que le début ! », souligne Franck Dugas.
Un collégien peu ordinaire
Actuellement en classe de troisième au collège Henri-Dunant, à Royan, il prépare également son brevet en fin d’année. L’établissement a accepté d’aménager son emploi du temps pour concilier études et entraînement. L’élève, qui suit un entraînement de près de huit heures par semaine, finit ainsi les cours à 16 heures. Et ce n’est pas simple « de jongler entre les deux » : « J’essaye de faire tous mes devoirs de la semaine le vendredi soir ou le week-end, si je ne pars pas en tournoi. »
Léna Laquembé
Un emploi du temps atypique pour un adolescent de 14 ans qui « ne vit que pour le squash ». « Je n’ai pas vraiment de vie personnelle à côté. Mon rêve c’est d’être un joueur professionnel et je sais que cela demande des sacrifices », confie Arthur Delètre. À la rentrée prochaine, il envisage d’intégrer le Lycée Atlantique de Royan en filière professionnel de vente. Même s’il ambitionne de vivre de sa discipline à un niveau professionnel, le jeune homme a les pieds sur terre et prévoit « un plan B » : si sa carrière ne décolle pas, il aimerait se tourner vers la vente d’articles de sport afin de vivre autrement de sa passion.
Sa famille, sa première équipe
Son père, Julien Delètre, l’accompagne sur toutes ses compétitions, parcourant la France et l’Europe pour le soutenir. « C’est une organisation pour toute la famille et sans cette solidarité familiale, on n’y arriverait pas », avoue-t-il. Un socle de bienveillance et d’amour dont le jeune sportif a conscience : « Je ne remercierai jamais assez le dévouement de mes parents pour que je vive de ma passion. »
Soucieux de son bien-être, son père refuse que le Royannais s’impose un régime alimentaire strict et a fait appel à un coach mental pour l’aider à gérer la pression. « Ce sport est pour lui un exutoire. Mais quand on voit avec sa maman qu’il traverse une période difficile, on l’oblige à poser la raquette. Ce qui est important pour nous, c’est qu’il prenne du plaisir à jouer », affirme-t-il. C’est que « les valeurs du sport sont de belles valeurs que je voulais inculquer à mes enfants. Elles sont essentielles pour qu’un enfant s’épanouisse », déclare Julien Delètre. Ainsi, le petit frère d’Arthur, Alex, passionné de football, a lui aussi commencé le squash pour se rapprocher de son aîné qu’il voit peu.
Léna Laquembé
Si Arthur Delètre fait ses preuves au Tournoi des V Nations, il pourra participer aux prochains championnats d’Europe à Bordeaux, en mai, avec l’équipe de France. Face à ce nouveau défi, il pourra compter sur le soutien indéfectible de son coach, de sa famille et de ses amis pour poursuivre son rêve.
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