L’idée d’un « sas » de médecine générale avant une éventuelle admission au service d’urgences du centre hospitalier Royan Vaux est ancienne. Le chef du service des urgences Sauveur Méglio et le docteur Bernard Frèche, président de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), nourrissaient en 2021 déjà ce projet de créer des consultations « de soins non programmés ». Cette même année, les deux praticiens ont trouvé auprès de la directrice fraîchement nommée, Laurence Couloudou, une interlocutrice intéressée par ce nouveau dispositif.
Si l’espace dédié à ces nouvelles consultations de médecine générale, de jour et sans rendez-vous, a été officiellement inauguré ce jeudi 12 décembre, en même temps que la réhabilitation de l’accueil des urgences, le dispositif fonctionne en réalité depuis plus d’un an. En novembre 2023, la docteure Anne Morelière, également praticienne libérale en « ville », a commencé à assurer deux journées de permanence de soins non programmés à l’entrée du service des urgences, dispositif désormais élargi à la semaine entière, grâce à un roulement de médecins généralistes.
Jusqu’à 35 passages par jour
Tout patient franchissant le seuil des urgences ne nécessite pas systématiquement une prise en charge par un médecin urgentiste. À son arrivée, une infirmière organisatrice de l’accueil évalue ses symptômes, avec l’appui éventuel d’un(e) urgentiste. Les premiers mois de fonctionnement des consultations de soins non programmés ont établi que 35 % des patients ne nécessitaient pas une prise en charge d’urgence. Laurence Couloudou le confirmait ce jeudi 12 décembre, « le dispositif a déjà démontré son intérêt et permet vraiment de désengorger les urgences ». Au cours de l’été, « une moyenne de 35 passages sur dix heures de journalières d’ouverture » a été enregistrée, indique le centre hospitalier
« Le dispositif a déjà démontré son intérêt et permet vraiment de désengorger les urgences »
Prérequis pour que cette cohabitation entre médecine générale et médecine d’urgences fonctionne : une unité de lieu. Un cabinet de soins non programmés jouxtant le service des urgences évite tout éventuel transport sanitaire du premier vers le second « et la présence des urgences rassure aussi les généralistes dans leur pratique », souligne le docteur Sauveur Méglio.
Les urgences seront réhabilitées
L’Agence régionale de santé, représentée jeudi par son directeur départemental Laurent Flament, a apporté son soutien à cette nouvelle organisation royannaise. Y compris financièrement, en accordant une aide de 105 000 euros au centre hospitalier Royan Atlantique pour financer l’aménagement de l’espace des consultations de soins non programmés, la modernisation du hall d’accueil des urgences, l’agrandissement du bureau d’accueil.
Ces travaux, « les premiers aux urgences depuis trente ans », relève Sauveur Méglio, seront suivis d’un chantier de plus grande ampleur encore, en 2025. Le service des urgences bénéficiera d’une réhabilitation en profondeur. Plusieurs millions d’euros seront nécessaires. L’achèvement de cette réhabilitation est annoncé pour 2026.
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