Un coup de tonnerre. C’est une décision « douloureuse » qu’a eu à prendre le Conseil d’administration de l’association culturelle de Saint-Georges-de-Didonne Créa. Ce dernier vient en effet de voter la fin de l’activité de spectacle vivant. Il n’y aura donc pas de saison culturelle à la rentrée 2024-2025. L’association va recentrer ses efforts autour du cinéma Le Relais.

Cette situation…

Un coup de tonnerre. C’est une décision « douloureuse » qu’a eu à prendre le Conseil d’administration de l’association culturelle de Saint-Georges-de-Didonne Créa. Ce dernier vient en effet de voter la fin de l’activité de spectacle vivant. Il n’y aura donc pas de saison culturelle à la rentrée 2024-2025. L’association va recentrer ses efforts autour du cinéma Le Relais.

Cette situation a entraîné, de facto, le licenciement économique de trois salarié(e)s et la fin de contrat d’un apprenti et d’un régisseur intermittent du spectacle. La présidente de Créa Brigitte Renu, « profondément triste », s’exprimera dans la semaine avec la directrice Chloé Deleforge. Il sera toujours temps de pointer du doigt les raisons qui ont amené à ce gâchis.

« On va continuer à aider Créa »

Pour le maire de Saint-Georges-de-Didonne, François Richaud, le responsable est tout trouvé. Sans jamais le nommer directement, l’élu fait allusion à l’ancien directeur Denis Lecat qui a passé six années à Créa avant de partir en 2022. « Pendant cette période, le nombre d’adhérents est passé de 2000 à 1 000. La programmation n’était pas du tout adaptée à la demande du public et les différents conseils d’administration n’en ont tiré aucune conclusion », constate-t-il en sous-entendant qu’ils ont laissé faire.

L’intéressé, à qui certains reprochent d’avoir baissé la subvention de la Ville, affirme que ce n’est en rien la raison première des difficultés de l’association culturelle mais la conséquence de cette désertion des adhérents. « La Chambre régionale des comptes a bien fait savoir que le maximum que nous pouvions donner ne devait pas dépasser 80 000 euros. On a baissé notre aide petit à petit. Malheureusement, la nouvelle équipe n’a pas pu redresser la barre et a compris que l’association ne pouvait plus fonctionner avec dix salariés. On va cependant continuer à aider Créa dans sa nouvelle orientation », tente de rassurer François Richaud.

Une fin inéluctable ?

Le bateau a commencé à couler lors de la saison culturelle 2020-2021 avec une perte financière de 125 000 euros liée, selon le Conseil d’administration actuel, « à une gestion risquée et à une programmation n’ayant pas rencontré son public, associées à la difficile reprise d’après Covid. » La saison suivante, Denis Lecat a laissé la place à une codirection. Chloé Deleforge et Julie Dieng Dit Sock, grâce à « des économies drastiques, quelques aides exceptionnelles et une campagne de mécénat », ont réussi à ramener l’équilibre financier et à remonter la pente « malgré des baisses de subventions de certains partenaires ». Pas assez, cependant, pour reconstituer les fonds propres.

Les spectateurs, eux, ont eu du mal à revenir dans les salles. « Le bilan du spectacle vivant pour la saison 2023-2024 sera négatif », révèle le Conseil d’administration dans sa lettre ouverte. Les bons résultats du cinéma (+20 % de fréquentation par rapport à l’année précédente) n’ont pu empêcher l’inévitable. « À cela s’ajoutent une offre culturelle concurrentielle qui se développe sur le Pays royannais et une incertitude sur l’exploitation des salles du relais de la Côte de Beauté avec des travaux de rénovation qui devraient débuter en 2025 », soulignent les élus du CA. Si Créa a perdu son ADN, il reste encore une nouvelle histoire à écrire autour du cinéma de proximité. Une page se tourne.