Les estivants massés sur la plage de Pontaillac vendredi 15 août ignoraient et ont continué d’ignorer qu’un parfum olympique flottait dans l’air. Delphine et Maxime Valet ne claironnent pas leur statut d’escrimeurs de haut niveau partout où ils passent. Delphine a pourtant vécu deux Olympiades, à Londres en 2012 et à Rio en 2016. Maxime était du voyage au Brésil, lui aussi, avec sa fiancée, devenue son épouse et la maman de Manon et de Juliette, leurs deux filles. Doublement auréolé de bronze, en individuel et par équipe, le Toulousain a récidivé, par équipe, à Tokyo en 2021 et à Paris en 2024.
Si les estivants n’ont rien deviné du palmarès des deux fleurettistes, c’est surtout, sans doute, parce qu’ils n’ont vu que les fauteuils roulants de Delphine et de Maxime Valet. Le couple a l’habitude. « Au mieux, nous avons droit à de la condescendance », souffle Maxime Valet, un brin désabusé.
Un bonheur en famille
En ce vendredi 15 août, le regard des autres était, de loin, le cadet des soucis de Delphine et Maxime Valet, tout à leur joie de retrouver leur ami Ismaël Guilliorit, le « surfeur pirate », fondateur et président de l’association Vagdespoir, qui rapproche handis et valides autour des sports de glisse. « C’est d’ailleurs comme ça qu’on s’est rencontrés, avec Ismaël, à un week-end de surf organisé par l’association, à Guidel, en Bretagne, quand j’étais en centre de rééducation », glisse Delphine Valet.
« C’était la première fois que nous allions à la plage tous ensemble »
Ces retrouvailles, calées « au dernier moment », sur la route des vacances du couple entre Toulouse et Pornic, ont été source d’un autre bonheur, inédit pour Delphine et Maxime Valet : « Jeudi soir, c’était la première fois que nous allions à la plage tous ensemble, avec nos filles ! » Une découverte totale, même, pour la cadette, Manon, 3 ans et demi.

Ronan Chérel
Des fauteuils adaptés
Ce « vrai moment de vie », Delphine et Maxime Valet le doivent justement à leur ami royannais. Ismaël Guilliorit a plaidé avant l’été pour une meilleure accessibilité à la baignade des personnes à mobilité réduite. Le maire de Royan, Patrick Marengo, a débloqué un premier budget de 10 000 euros. « De mon côté, je me suis chargé de faire réaliser des devis pour l’allongement de la rampe d’accès et les tapis rigides transversaux qui mènent jusqu’à la cabane de location des transats, où sont aussi stockés le fauteuil Tiralo de la Ville et les deux fauteuils Hippocampe que Vagdespoir prêtent aussi », détaille Ismaël Guilliorit.
Le Tiralo permet à une personne handicapée dans l’incapacité de nager en autonomie de goûter au plaisir d’un bain de mer, assise en sécurité dans ce fauteuil. Les fauteuils Hippocampe, eux, s’adressent à des personnes comme Delphine et Maxime Valet, qui ont juste besoin de gagner le rivage depuis le sable de la plage, pour glisser dans l’eau depuis le fauteuil. « Les rampes existantes à Pontaillac, mais aussi sur la plage de la Grande Conche, présentaient l’inconvénient de ne pas être assez longues et de ne pas emmener les fauteuils jusqu’au sable dur. Et rouler en fauteuil dans du sable mou, c’est juste une galère ! », peut témoigner Ismaël Guilliorit.
Le plus tard possible
Les nouveaux équipements de la plage de Pontaillac n’ont pu être installés que quelques jours avant le 15 août, mais les premiers utilisateurs attestent déjà de leur utilité. La plage de Pontaillac, il est vrai, se prêtait « idéalement à cette expérimentation », confirme Ismaël Guilliorit. « La pente naturelle de la plage est douce, on peut accéder rapidement à un sable bien dur. À condition que la rampe soit assez longue. Avant, elle s’arrêtait à 20 mètres du sable dur. Et j’ai pu constater que ces tapis pouvaient servir à tout le monde. Le premier jour, j’ai vu une mamie anglaise de 87 ans accompagner ses enfants et ses petits-enfants à la plage. Elle ne l’avait plus fait depuis des années ! »
Les aménagements resteront installés le plus tard possible dans la saison. « Avec deux-trois bénévoles, nous nous sommes engagés à les surveiller, à les rouler vers le haut de la plage en cas de fort coefficient. Et les tapis pourront aussi être utilisés pour d’autres événements. Pendant le Week-End de la glisse, par exemple. On les installera devant la scène, désormais montée sur la plage, et des gens en fauteuil pourront aussi assister aux concerts », apprécie le président de Vagdespoir.
L’expérimentation actuelle trouvera peut-être un prolongement sur d’autres plages, « mais déjà, l’idée, c’est de le faire bien, ici, à Pontaillac, pour que ça devienne ensuite une évidence aussi pour les autres plages. Quand de tels aménagements fonctionnent, les gens sont prêts à faire deux ou trois heures de route pour venir, s’ils savent qu’ils vont pouvoir accéder à une plage pensée, étudiée pour leurs besoins. »
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