« Il va peut-être falloir qu’on mette avec la Communauté d’agglomération une signalétique adéquate pour signifier l’interdiction de fumer sur toutes nos plages. » Le conseiller municipal de Royan délégué aux plages, Julien Duressay, réfléchit tout haut. Depuis que la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin a indiqué fin mai 2025 qu’à compter du 1er juillet 2025, « les plages, parcs et jardins publics, abords des écoles, abris de bus et équipements sportifs seront, partout en France, des espaces sans tabac », les villes doivent s’organiser. Sauf qu’aucune directive précise de mise en application de ce plan n’a pour l’instant été communiquée aux municipalités. « Je suppose que ce sont aux élus de se débrouiller », confie l’élu royannais qui n’est pas opposé à ce type de mesure.
Et pour cause, l’intéressé lutte depuis plusieurs années sur la nocivité des mégots de cigarettes laissés sur les plages ou jetés en ville qui finissent dans la mer. « Au-delà de l’enjeu de santé publique pour les enfants, je rappelle qu’un mégot de cigarette peut polluer à lui seul 500 litres d’eau et contient plus de 230 agents polluants. Pour notre environnement, c’est une catastrophe », insiste celui qui a lancé en 2018 la pose d’une vingtaine de plaques signalétiques à proximité des avaloirs d’eau pluviale, en ville, pour prévenir les usagers que tout ce qui est jeté ici se retrouve dans la mer et sur les plages.
Responsabiliser chacun
Un an auparavant, Royan avait été la première ville du département, en 2017, à tester en partenariat avec la Ligue contre le cancer une plage sans tabac conche du Pigeonnier. Depuis, l’arrêté est reconduit tous les ans. « C’est une plage familiale avec la présence de jeunes enfants. L’application de cette mesure est bien respectée. Les gens sont responsables et les saisonniers présents la journée sur place pour la location des transats peuvent jeter un œil pour voir si l’interdiction est bien respectée. Il ne s’agit pas de sanctionner à tout-va mais plutôt de faire de la pédagogie et de la prévention », explique Julien Duressay.
Cet été, le dispositif va cependant changer d’envergure. Faire respecter une interdiction de fumer sur une petite plage est une chose, le faire sur les cinq plages royannaises, dont celle de la Grande Conche qui, avec la plage de Vallières, sur Saint-Georges-de-Didonne, court sur 2,6 kilomètres, c’est une autre paire de manches. « J’ai aussi une petite pensée pour les élus des Mathes et de La Tremblade qui vont devoir le faire respecter sur la Côte sauvage… En tout cas, ce sera compliqué de mobiliser des policiers municipaux pour ça tous les jours. Il va falloir miser sur la responsabilité de chacun », prévient l’élu royannais.
Avec cette interdiction, la Ville va aussi pouvoir faire des économies, elle qui distribue tous les étés des cendriers de plage. « Oui, même s’ils peuvent aussi servir ailleurs. Dans tous les cas, nous verrons vite si la mesure est respectée », indique le conseiller municipal. En revanche, le vapotage sera pour l’instant toujours autorisé.
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