« Ce bateau est une œuvre d’art flottante ! De la cabine au pont, partout où l’on posait le regard, on se retrouvait devant une œuvre ! » Et le Mortagnais Yves Allemand a le sens du beau, lui qui dirigea pendant vingt ans une équipe de construction de décors à l’opéra de Bordeaux. Le plaisancier qu’il est « de longue date », surtout, a eu le privilège de bien connaître le « Royono ». Ce yawl de 22 mètres était presque prédestiné, par son deuxième nom de baptême (1), à mouiller dans le port de Royan. Ce fut le cas, d’ailleurs, de 1993 à 2001…
« Ce bateau est une œuvre d’art flottante ! De la cabine au pont, partout où l’on posait le regard, on se retrouvait devant une œuvre ! » Et le Mortagnais Yves Allemand a le sens du beau, lui qui dirigea pendant vingt ans une équipe de construction de décors à l’opéra de Bordeaux. Le plaisancier qu’il est « de longue date », surtout, a eu le privilège de bien connaître le « Royono ». Ce yawl de 22 mètres était presque prédestiné, par son deuxième nom de baptême (1), à mouiller dans le port de Royan. Ce fut le cas, d’ailleurs, de 1993 à 2001, quand le luxueux yacht était propriétaire d’un Royannais, Olivier Claudeville.
« C’est toujours amusant de se dire qu’on est assis sur la même banquette que Marilyn Monroe et JFK », confiait à « Sud Ouest » Olivier Claudeville en 1999. Car oui, deux glamours des années 1950-1960 ont navigué en leur temps à bord du « Royono ». Ensemble. Même si leur liaison, selon le commissaire de l’exposition « Jackie, l’Amérique des Kennedy », visible à la Maison des Douanes, tiendrait de la légende…
« Maison heureuse »
Théâtre ou non d’une idylle entre John Fitzgerald Kennedy et l’actrice iconique, le « Royono » a bien accueilli l’un et l’autre à son bord. « JFK », grand plaisancier, est tombé amoureux du yacht en le découvrant à l’Académie navale d’Annapolis, « la grande école de la marine américaine devenue le club nautique de la famille présidentielle », précisait Marie-Anne Bouchet-Roy dans le long article qu’elle a consacré au « Royono » sur l’encyclopédie en ligne « c-royan ». John Fitzgerald Kennedy, lit-on parfois, en aurait même été propriétaire quelques années.
Pour régater, un tel bateau nécessite un équipage de 10 à 12 personnes. Rien que la grand-voile doit peser dans les 200 kilos
« Royono », en amérindien, signifie « maison heureuse sur l’eau ». Olivier Claudeville ne démentirait pas, lui qui vivait à bord, dans le cadre luxueux où se mêlent acajou, bronze, cuir vert, vitraux. Pour naviguer, en revanche, il lui fallait réunir un équipage suffisant en nombre. « Nous avons réussi, une fois, avec Olivier, à sortir tous les deux », se souvient Yves Allemand, « mais pour régater, un tel bateau nécessite un équipage de 10 à 12 personnes. Rien que la grand-voile doit peser dans les 200 kilos ! »
De JFK à la marijuana
À yawl d’exception, gréement exceptionnel, effectivement. Pour entraîner à la force du vent ses 40 tonnes, le « Royono » s’en remet à ses 320 m² de voilure. Au départ de la régate des Deux Phares, qu’il disputa à deux reprises au moins, depuis La Rochelle, le « Royono » ne passait pas inaperçu. Nimbé d’une aura particulière, du spectre de JFK à sa barre, Marilyn alanguie sur le pont à celui du bateau « pirate » qu’il devint un temps. En 1975, le « Royono » trempa en effet dans une sale affaire. Les douanes américaines l’interceptèrent dans les Caraïbes chargé de ballots de marijuana et mirent le yacht en vente aux enchères en 1976.
c-royan
Celles et ceux qui l’ont admiré pendant huit ans, quand il était amarré le long du quai bordant la capitainerie, en gardent heureusement une image plus majestueuse. « Tous les Royannais connaissaient sa silhouette, fine et élancée. En parcourant à pied les sentiers du bord de mer, il arrivait qu’on l’aperçoive sur l’eau, toutes voiles dehors. On s’arrêtait pour contempler cette vision tout droit sortie d’une époque où de riches yachtmen régataient au large de Long Island et de Newport », se remémore Marie-Anne Bouchet-Roy.
À San Francisco
Après l’Atlantique et Royan, revendu par Olivier Claudeville, le « Royono » a d’abord subi une restauration d’ampleur à La Ciotat, avant de trouver un nouveau port d’attache au bord de la Méditerranée. Plus de vingt ans après avoir rencontré ce yacht de prestige, Yves Allemand reste impressionné par sa majesté. « Que JFK ait navigué à son bord, il a dû arriver qu’on évoque le sujet, mais les discussions portaient surtout sur le plaisir qu’on avait, nous, à naviguer dessus. »
Le clin d’œil aurait été beau de le voir revenir mouiller dans le port de Royan, alors qu’une exposition rend hommage aux Kennedy à Saint-Palais-sur-Mer. La route serait longue. Depuis 2016, le « Royono » a quitté la Méditerranée pour un nouveau port d’attache, celui de Sausualito, près de San Francisco, sur la côte ouest des États-Unis.
(1) Dessiné par l’architecte naval John G. Alden, le « Royono » a d’abord été enregistré comme le « Mandoo II » à sa sortie des chantiers Herreshoff de Bristol, en 1936.
« Jackie, l’Amérique des Kennedy »
La Communauté d’agglomération Royan Atlantique présente jusqu’au 3 novembre à la Maison des douanes, à Saint-Palais-sur-Mer, l’exposition « Jackie, l’Amérique des Kennedy », visible, en cette période, tous les jours de 14 heures à 19 h 30. Chaque jeudi d’août, une visite commentée est proposée de 14 à 15 heures.
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