À cause du manque de médecins, le service d’oncologie de Royan pourrait fermer à partir du 7 juin prochain et jusqu’à mi-septembre. 400 patients malades d’un cancer devrait être réorientés pour être soignés pendant ces quelques mois. Un casse-tête que l’hôpital cherche à éviter à tout prix.
Quand ils annoncent à leurs patients malades d’un cancer la probable fermeture du service pour près de quatre mois, les soignants de Royan entendent des réactions difficiles, que décrit Patrick Gaudin, le représentant CGT du personnel : « Des gens nous disent : ‘S’il faut prendre un véhicule pour se faire traiter à deux heures de chez moi, j’arrête le traitement‘ ». Ce sont des propos durs à entendre pour les soignants. Florence Borde, l’oncologue qui coordonne la fédération entre les services de Saintes et de Royan : « Ca touche, ça fait se réveiller la nuit, mais on essaie de faire face ».
Un patient qui n’est pas pris en charge peut développer des métastases
Depuis plusieurs semaines, les soignants du service dressent des listes de tous leurs patients. Ils sont près de 400 sur l’hôpital de Royan. Et ils appellent les hôpitaux de Poitiers et de Bordeaux pour leur demander de prendre le relais sur les traitements. « Ce sont des traitements très protocolaires, donc ils ne sont pas fait différemment dans d’autres établissements, tient à rassurer Florence Borde. Mais c’est plus coûteux, et plus fatiguant car il faut encaisser le transport en ambulance. Et ça procure de l’anxiété, or ces personnes ont déjà bien des inquiétudes ».
Mais leur grande crainte, c’est de ne pas réussir à trouver de place pour tout le monde : « Parce que ce n’est pas certain qu’on nous dise oui pour toutes les demandes que l’on fera, explique l’oncologue. Ca peut être une perte de chance. Quelqu’un qui a un cancer du poumon, les choses évoluent, traînent et un patient peut développer des métastases ».
Aujourd’hui la fermeture du service n’est pas encore actée. « On s’y prépare car il ne faut pas être pris au dépourvu, mais on cherche des solutions » assure Florence Couloudou, la directrice de l’hôpital de Royan. Elle essaie de recruter des remplaçants pour l’été. Elle a notamment envoyé des courriers aux CHU de la région pour proposer aux oncologues de venir avec leur famille à Royan, et de travailler pour l’hôpital quelques jours dans la semaine. L’hôpital loue une maison sur le littoral exprès.
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