Révélée à 21 ans dans Diamant Brut d’Agathe Riedinger, premier rôle où elle joue une jeune femme aspirant à la célébrité à travers la téléréalité, Malou Khebizi a conquis Cannes 2024 avec sa sincérité et son énergie. Aujourd’hui jurée au Festival du Film de Royan, elle incarne une nouvelle génération d’actrices engagées et prometteuses. Rencontre avec celle qui sera à l’affiche du prochain Robin Campillo l’année prochaine.
Interview de Malou Khebizi, jurée du Festival du Film de Royan
Bulles de Culture : C’est votre première expérience en tant que membre d’un jury. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter cette invitation ?
Malou Khebizi : Oui, c’est une première pour moi ! J’ai été agréablement surprise qu’on me propose ce rôle. J’ai même pris le week-end pour digérer la nouvelle et m’assurer que je comprenais bien. (Rires) Ce qui m’a surtout convaincue, c’est la présence d’Andréa Bescond en tant que présidente du jury. J’ai travaillé avec elle sur Diamant Brut, et savoir qu’elle serait là a été très rassurant. C’est un immense honneur pour moi.
Bulles de Culture : Quelques semaines après la sortie de Diamant Brut, ressentez-vous une pression qui retombe, ou êtes-vous toujours dans l’effervescence ?
Malou Khebizi : C’est une période intense. Depuis Cannes, je ne me suis pas arrêtée, et je commence à ressentir une fatigue joyeuse. (Sourire) Tout ce que je vis autour de ce film, toutes les rencontres, c’est merveilleux, mais je commence à avoir besoin d’un peu de repos. Malgré tout, c’est une fatigue positive, pleine de satisfaction.
Bulles de Culture : Le succès et l’effervescence qui entourent un film comme celui-ci peuvent-ils être autant source de joie que d’inconfort ?
Malou Khebizi : C’est exactement ça. On ressent une énorme dose de dopamine, mais aussi un certain décalage. Les journées sont irréelles : être à Cannes, faire des junkets presse, poser pour des photos, recevoir des messages d’amour sur les réseaux sociaux… C’est grisant, mais on se demande parfois si tout ça est bien réel. Il y a aussi un sentiment d’illégitimité qui peut surgir. Malgré tout, j’essaie de savourer chaque instant. C’est un mélange d’émotions très fort.
“Aujourd’hui, le cinéma est pour moi une nécessité“
Bulles de Culture : Vous avez grandi dans un village sans cinéma. Qu’est-ce que cette évolution représente pour vous aujourd’hui ?
Malou Khebizi : Oui, je viens d’un petit village près de Marseille avec environ 11 000 habitants. Il y avait une salle des fêtes où l’on projetait parfois des films, mais le cinéma n’était pas central dans ma vie. Pourtant, j’ai toujours été fascinée par les films, grâce aux DVD qu’on regardait en famille. Aujourd’hui, le cinéma est pour moi une nécessité. C’est une fenêtre sur le monde, un moyen de partager des expériences, de réfléchir, d’être bouleversé. C’est plus puissant qu’une séance chez le psy ! Je pense que tout le monde devrait y avoir accès.
Bulles de Culture : Ici à Royan, une ville modeste en termes d’habitants (environ 18.000 habitants), le cinéma semble aussi créer du lien et rassembler. Vous partagez cette vision ?
Malou Khebizi : Absolument. Même si l’écriture est une activité solitaire, tout le reste dans le cinéma repose sur le collectif. Faire un film demande une équipe soudée, et ça se ressent à l’écran. Le public, la presse, les équipes de distribution : tout cela rassemble des gens passionnés. C’est cette énergie collective qui fait la force du cinéma.
“Le personnage de Liane résonnait avec des colères existentielles que j’avais en moi”
Bulles de Culture : Votre rôle dans Diamant Brut évoque une quête d’identité et de reconnaissance. Cela a-t-il bouleversé votre propre vision de vous-même ?
Malou Khebizi : Le personnage de Liane résonnait avec des colères existentielles que j’avais en moi, ce qui a rendu l’interprétation très fluide. Bien sûr, il y a eu un travail de préparation, des échanges avec la réalisatrice, mais tout s’est fait naturellement. Je pense que ma soif de jouer ce rôle m’a portée. C’était une expérience libératrice, et commencer ma carrière dans un cadre aussi bienveillant a été une chance incroyable.
Bulles de Culture : Vous avez évoqué une forte relation avec Andréa Bescond. Comment décririez-vous ce lien ?
Malou Khebizi : C’est un mélange de beaucoup de choses : une rencontre artistique et professionnelle qui s’est transformée en amitié, en confiance et presque en amour. Tous les liens créés sur le tournage de Diamant Brut sont devenus essentiels pour moi. Ce film marque une première fois inoubliable, et les relations forgées là-bas sont devenues comme une famille.
Bulles de Culture : Quels sont vos envies et vos besoins pour la suite de votre carrière ?
Malou Khebizi : Je veux continuer à incarner des personnages qui me touchent ou qui m’amusent, et m’investir dans des projets de cinéma engagé. Quant à ce dont j’ai besoin ? Franchement, je me sens déjà entourée de tout ce qu’il me faut. J’ai juste envie de travailler, de garder la motivation et de progresser. Je suis prête pour la suite !
Entretien réalisé le 6 décembre 2024 au Festival du Film de Royan
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