Lorsqu’Eric Simonin évoque l’atterrissage de précision il parle « d’une discipline à maturité tardive ». Le licencié à l’école de parachutisme de Cahors en est l’illustration. À 65 ans, il vient de décrocher le plus beau résultat de sa carrière : une médaille d’argent toute catégorie aux championnats de France qui se sont déroulés à Vannes en Bretagne. « J’ai été une fois champion de France vétéran mais cette année je suis deuxième toute catégorie, c’est différent. C’est mon plus beau résultat, confirme le licencié du club cadurcien. D’autant plus que dans le même temps, j’ai décroché le titre par équipe avec la Team des Blacks Dogs de Nice ».
Si Eric Simonin a découvert le parachutisme dès l’âge de 18 ans à Royan, le Cadurcien d’adoption a un parcours atypique. « J’ai essayé le parachutisme en 1977 parce que cette discipline m’attirait et ensuite je n’ai plus fait de saut pendant trente-cinq ans même si je me répétais que je sauterai de nouveau un jour ». C’est en 2012, dans le lieu même où tout a commencé (à Royan) qu’Eric Simonin se remet au parachutisme. « J’ai repris à zéro. J’ai repris toutes les bases » se souvient l intéressé.
Deux ans plus tard, il intègre le club de l’École de parachutisme de Cahors où il est immédiatement séduit par l’ambiance où il découvre l’atterrissage de précision. « Au centre de Cahors, j’ai trouvé un esprit très familial. C’est ce que je recherchais. Et c’est là que Jimmy (Arendt) , le président de la ligue, m’a fait découvrir l’atterrissage de précision et j’espère le pratiquer encore très longtemps ».

« En dix ans j’ai fait environ 5 000 sauts »

Immédiatement séduit par cette discipline et compétiteur dans l’âme, Eric Simonin s’investit à fond dans ce sport. « Comme je m’y suis remis très tard, à 55 ans, j’ai mis les bouchées doubles. En dix ans, j’ai fait environ 5 000 sauts, c’est beaucoup ! ».
Dix années qui lui ont permis de se perfectionner dans la discipline et d’en comprendre les spécificités. « Dès qu’on quitte l’avion il faut savoir bien se placer afin d’être dans la zone la plus favorable pour arriver à un résultat (à savoir retomber sur une cible d’environ 2 cm de diamètre) tout en sachant réagir aux différents aléas : coups de vent, inversions de vent… » explique l’ancien trialiste moto et quad qui estime que l’expérience qu’il a vécue en trial lui a servi. « Le trial moto est aussi un sport de précision et un sport de ressenti. Il faut savoir anticiper, faire des choix de trajectoires et adapter son pilotage, j’ai retrouvé ça aussi dans le parachutisme qui demande également une bonne condition physique ».
À force d’entraînement et de répétition (« je participe chaque année aux épreuves de coupe du monde afin de me confronter au plus haut niveau mondial et ainsi continuer à progresser »), les résultats sont venus, avec, en point d’orgue, ce titre de vice-champion de France décroché en Bretagne qui a bien failli être un titre de champion. « Après les huit sauts de la compétition, nous étions à égalité avec Christophe Danjou. Il a donc fallu faire deux sauts de départage et c’est lui qui a pris le dessus. Mais je suis très heureux de cette belle médaille d’argent obtenue après une belle bataille » affirme Eric Simonin dont le rêve « est de monter sur un jour sur un podium de coupe du monde. J’ai toujours ça en tête ! ».