En cette fin de XIXème siècle, la ville de Royan est en pleine mutation. De simple village de pêcheurs, la ville s’est transformée en station balnéaire prisée par la bourgeoisie et la noblesse. Bordelais et Parisiens y affluent, attirés par les plages et les équipements modernes : thermes, casino et superbes villas en bord de mer. Les Britanniques, eux aussi, y ont élu domicile, profitant du climat et des bienfaits des bains de mer. Lorsque Suzanne Audon rencontre Benett Wittingham, tout semble les prédestiner à une belle histoire. Elle, jeune femme issue d’une famille respectée de Royan, et lui, descendant d’un général britannique ayant servi aux Indes. Leur union, scellée lors d’un mariage mondain, fait les choux gras de la société locale.

Un mariage mondain entre Benett et Suzanne

Le 18 mars 1894, Benett revient à Royan par le train express de Paris. Son voiturier l’attend pour le conduire chez sa belle-mère, où le couple réside toujours. Pendant que Suzanne assiste à la messe dominicale, Benett dépose ses affaires, comprenant un sac de voyage et deux carabines. Il se prépare un bain et ramène un petit chien, qu’il toilette en attendant son épouse. Mais l’atmosphère est lourde.

Le drame du 18 mars 1894

Lorsque Suzanne rentre, sa mère engage une discussion tendue avec son gendre : elle lui rappelle que leur mariage n’est pas encore officiellement reconnu en France, les documents administratifs étant toujours en attente. Benett s’emporte, affirmant qu’il a des droits sur Suzanne. Il brandit sa ceinture en guise de menace avant que sa belle-mère ne quitte la maison pour demander conseil à un notaire.

Quelques instants plus tard, un coup de feu retentit. Suzanne est retrouvée inanimée dans un fauteuil, une petite blessure près de la bouche laissant échapper un filet de sang. Le médecin de famille arrive rapidement et son diagnostic est sans appel : la jeune femme est morte, tuée par une balle de carabine. Benett, lui, reste inerte, prétendant qu’il s’agit d’un accident.

Une scène glaçante et une autopsie révélant un élément tragique

Les forces de l’ordre arrivent sur place et assistent à une scène troublante : en voyant le corps de Suzanne, Benett se jette sur elle, la couvrant de baisers et pleurant à chaudes larmes. Mais l’autopsie met en évidence plusieurs éléments accablants. Suzanne présente une blessure à la joue gauche, causée par une balle de calibre 8 mm tirée à bout touchant. La balle a perforé sa mâchoire, provoquant une hémorragie fatale. Autre élément tragique : Suzanne était enceinte de quatre mois.

Un suspect au comportement douteux…

Malgré les témoignages et les preuves, Benett persiste : c’était un accident. Selon lui, Suzanne aurait voulu examiner l’arme lorsqu’un tir accidentel aurait eu lieu. Pourtant, la violence du coup et les tensions du matin même jettent le doute sur sa version. Il est arrêté et conduit à la prison de Marennes en attendant l’instruction. Benett Wittingham a-t-il été victime d’un procès biaisé ou coupable d’un crime passionnel prémédité ? Découvrez les dessous de l’enquête et du verdict dans l’émission  « Charentes, mer et crimes » sur  « ici La Rochelle ».

« Charentes, mer et crimes » une émission racontée par Thierry Sagardoytho

Plongez dans l’univers fascinant des faits divers qui ont marqué la Charente et la Charente-Maritime avec notre avocat passionné, Thierry Sagardoytho. Dans  « Charentes, mer et crimes », Thierry nous guide à travers des histoires captivantes où le crime croise les rivages et les paysages de notre belle région. Au fil des épisodes, découvrez des affaires mystérieuses, des énigmes judiciaires et des récits poignants qui ont laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective.