Deux salles, deux ambiances. En ce dimanche 28 juillet, dans le hall du Palais Royan Événements, une soixantaine de mélomanes boivent les paroles du pianiste Jean-Paul Gasparian, dont ils se sont délectés de la performance la veille lors du dernier concert d’un Violon sur le sable. Dans la grande salle Saintonge, une autre population afflue. La communauté sportive, solidaire, sait ce que représente la présence d’un sportif aux Jeux olympiques. Des boxeurs, des adeptes de triathlon, de roller,…

Deux salles, deux ambiances. En ce dimanche 28 juillet, dans le hall du Palais Royan Événements, une soixantaine de mélomanes boivent les paroles du pianiste Jean-Paul Gasparian, dont ils se sont délectés de la performance la veille lors du dernier concert d’un Violon sur le sable. Dans la grande salle Saintonge, une autre population afflue. La communauté sportive, solidaire, sait ce que représente la présence d’un sportif aux Jeux olympiques. Des boxeurs, des adeptes de triathlon, de roller, d’autres clubs locaux aussi.

Sur écran géant, Makan Traoré apparaît. Applaudissements, hourras accompagnent, à distance, l’entrée en lice du licencié du Roc Boxe dans ses premiers Jeux olympiques. De bonne guerre, à l’inverse, quelques huées s’élèvent lorsqu’apparaît à l’écran son adversaire, l’Irlandais Aidan Walsh, médaillé de bronze à Tokyo en 2021. Un « client », dès ce 16ᵉ de finale, pour le Royannais de 23 ans. À une table, Lidwine Jean et Estelle Bourdelle sont au rendez-vous, avec cinq de leurs élèves de 3ᵉ du collège Zola, que les professeures de sports et de français ont converti l’année scolaire dernière en « agence de communication » du premier boxeur royannais qualifié pour des Jeux olympiques.

Un léger flottement…

Le premier round accouche d’un jeu du chat et de la souris. Parce que médaillé de bronze en 2021, l’Irlandais est désigné vainqueur de cette première manche… Flottement dans la salle Saintonge. Rassurée d’entrée de deuxième round par un Makan conquérant. Il fallait être un juge allemand pour donner l’avantage à l’Irlandais, fuyant, débordé, impuissant. Les supporters royannais ne s’y trompent pas, eux, la victoire est à portée de poings pour Makan Traoré.

L’Irlandais aurait même dû être compté !

Dans le troisième round, enfin, sa fameuse droite touche sa cible. « L’Irlandais aurait même dû être compté », tempête Franck Weus depuis Villepinte, où il a le privilège d’assister au combat à quelques mètres du ring, avec le binôme qui a formé Makan, son entraîneur Mickaël Weus et le préparateur physique – et mental – Romain Rohé, et Jessie Petit, bénévole indéfectible du Roc Boxe.

Rendez-vous mercredi

Après cette droite terrible, sonnant un Irlandais sans solution, le troisième ne peut avoir d’autre vainqueur que le représentant français en moins de 71 kilos. Makan Traoré le sait, il n’échappe à personne dans la salle Saintonge que le licencié du Roc Boxe assure dans les 30 dernières secondes. L’essentiel est fait et validé par le verdict des juges.

Désigné vainqueur sur décision (4-0), Makan Traoré a entendu une salle entière l’ovationner. « À Villepinte, franchement, les gens ont hurlé ! Comme ils avaient hué l’Irlandais quand il a soi-disant gagné le premier round », rapporte Franck Weus. De si loin, forcément, Makan Traoré n’a pas entendu les mêmes applaudissements et cris de joie s’élevant au plafond de la salle Saintonge. La ferveur était réelle, pourtant. On l’espère aussi grande ce mercredi 31 juillet. À 16 h 34, le boxeur royannais affrontera le Danois Nikolai Terteryan, 6e mondial actuellement. Qu’importe, Makan Traoré a prouvé ce dimanche que personne ne l’impressionnait plus.