Ce pin d’Alep d’une dizaine d’années et de trois mètres de haut à peine n’est encore qu’une tache verte dans un océan minéral. Le premier « nouvel » arbre planté sur la partie haute du front de mer symbolise pourtant une partie de l’esprit de la réhabilitation en profondeur de la vitrine de Royan. Planté ce jeudi 13 mars, ce pin cultivé dans une pépinière vendéenne sera rejoint dès les prochaines semaines par 79 nouveaux arbres, d’essences diverses, chênes verts, chênes-lièges, pins noirs. « Les essences choisies sont adaptées à notre climat et à notre contexte maritime », précise Fabien Loubert, le directeur des services techniques de la Ville de Royan.
Pour la circonstance, Patrick Marengo a coiffé un casque de chantier, troqué son habituel stylo-plume pour une pelle et jeté symboliquement un peu de terre au pied du premier arbre planté sur le front de mer. « Au démarrage du chantier, en octobre dernier, des arbres ont été déplantés, stockés à la base nautique pour ne pas les stresser, les conserver dans leur environnement maritime. Nous envisagions de replanter 18 d’entre eux, mais finalement, ce sont 43 arbres qui pourront être replantés, en plus des 80 nouveaux arbres », se félicitait jeudi le maire de Royan.
Le végétal, 7 % du budget
La dimension paysagère ne sera pas le parent pauvre de la transformation du front de mer, a voulu rappeler jeudi 13 mars Patrick Marengo. Trois oliviers ont été retirés aux entrées de trois « U ». Ils retrouveront une place dans la partie basse, l’an prochain, dans un « jardin des oliviers ». En plus des arbres plantés et replantés sur la partie haute, des fosses végétalisées agrémenteront l’espace, les zones de stationnement sont déjà en cours d’engazonnement. « Le volet paysager représente un marché de 700 000 euros », souligne le maire de Royan, sur un projet global évalué à 10 millions d’euros hors taxes.
La renaturation prévue dans le projet va permettre l’infiltration de 97 % des eaux de pluie
Le risque d’une minéralisation à outrance du front de mer inquiète, sur les réseaux sociaux, une foule de quidams n’ayant pas pris connaissance du projet, sur le site internet de la ville, par exemple. Même Michael Malvé y est allé de sa critique sur une imperméabilisation supposée de l’espace, une fois réhabilité. Avec malice, le maire actuel et très probable candidat à sa succession ne s’est pas privé de mettre une pierre dans le jardin de l’agent immobilier, premier candidat déclaré à la course aux municipales 2026. « Contrairement à ce qu’a pu dire M. Malvé, la renaturation prévue dans le projet, dans sa tranche 1, va permettre l’infiltration de 97 % des eaux de pluie. L’inclinaison a été pensée pour envoyer l’eau vers ces fosses de végétalisation et les places de parkings engazonnées, limitant à 3 % le volume des eaux pluies rejetées à la mer. »
R. C.
Dans les temps
En dépit, là encore, des nombreux experts techniques s’épanchant sur internet, la réalisation de la première des deux tranches (1) de la réhabilitation du front de mer avance au rythme prévu. « Nous sommes conformes à la planification », assure Patrick Marengo. « La pose du pavage se poursuit, les deux pavillons qui accueilleront les restaurateurs sont en cours de construction. »
Le chantier ressemble encore à ce qu’il est, un chantier, mais mené dans les délais, serrés, voulus par le maire, qui a fixé à fin avril la date limite pour rouvrir la partie haute dans sa nouvelle configuration. « Il faut redonner rapidement de l’espace aux commerçants pour qu’ils travaillent, car ils souffrent », compatit l’édile. Prudemment, toutefois, Patrick Marengo annonce l’inauguration de cette première tranche le 27 juin, « le temps pour les entreprises de réaliser d’éventuelles finitions ». Dans un mois et demi, les visiteurs se presseront déjà, en nombre certainement, pour prendre la mesure du « nouveau » front de mer de Royan.
(1) La partie dite « basse », de la place du 4e-Zouaves à la Poste, sera traitée d’octobre 2025 à avril 2026.
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