Être agriculteur à Royan (3/4)
L’exploitation des Bégaud passe presque inaperçue au milieu du lotissement. Il faut avancer un peu dans l’allée, derrière la maison familiale, pour enfin voir les serres, le tracteur et les champs. La parcelle n’est pas bien grande, deux hectares à peine. Maguy et Laurent Bégaud n’ont pas la prétention de nourrir tout Royan. Mais leurs produits sont de saison et, surtout, « de qualité ». Ils doivent aussi s’adapter à la clientèle, plus importante l’été dans la cité balnéaire.
Tout commence, comme souvent chez les agriculteurs…
Être agriculteur à Royan (3/4)
L’exploitation des Bégaud passe presque inaperçue au milieu du lotissement. Il faut avancer un peu dans l’allée, derrière la maison familiale, pour enfin voir les serres, le tracteur et les champs. La parcelle n’est pas bien grande, deux hectares à peine. Maguy et Laurent Bégaud n’ont pas la prétention de nourrir tout Royan. Mais leurs produits sont de saison et, surtout, « de qualité ». Ils doivent aussi s’adapter à la clientèle, plus importante l’été dans la cité balnéaire.
Tout commence, comme souvent chez les agriculteurs, par une enfance dans les prés. Les parents de Laurent Bégaud possèdent des vignes dans le Médoc, des marais où paissent des vaches à Talmont-sur-Gironde, une pépinière de fleurs à Saint-Georges-de-Didonne et quelques légumes à Royan. « Avec mes frères, nous participions à la vente pour gagner notre argent de poche », se souvient le maraîcher, en surveillant ses champs depuis la terrasse de sa maison.
« Une pépite d’eau »
Plus grand, il se lance dans un brevet d’études professionnelles Agriculture-élevage, dans l’idée de continuer l’exploitation. Puis, en 1987, Laurent Bégaud récupère la production de légumes de ses parents et se met à son compte. Ses terres sont une « pépite d’eau ». Entourée par des marais, légèrement en pente, l’irrigation y est facile. « Le bas de mes terres, je n’ai pas besoin de les arroser. Le haut est plus sec, mais j’ai le canal de Boube qui passe à côté », décrit ce père de deux filles.
Olivier Martin
Mais pour profiter du filon, encore faut-il avoir du bon sens. « On peut sortir d’études, si on ne sait pas mettre les rangs dans la bonne direction et si on n’utilise pas les bons plants, ça peut devenir une catastrophe », analyse le maraîcher. Courgettes, poireaux, herbes aromatiques… Il a fait le choix de planter des légumes rustiques et de saisons. « Ça permet de ne presque pas utiliser de produits chimiques. » Pas question non plus d’avoir des courgettes jaunes ou des aubergines violettes. « Les clients sont parfois mal habitués. On arrive tout content avec nos melons le 10 juillet. Eux en mangent déjà depuis la mi-mai. »
Sur l’exploitation, le couple a choisi de ne pas engager d’ouvrier agricole. « Avoir quelqu’un nous coûterait beaucoup trop cher, justifie Laurent Bégaud. Il faudrait produire plus, ça deviendrait un serpent qui se mord la queue. » Sans salarié, impossible de prendre des vacances du printemps à l’automne et les journées peuvent être longues. « Les marchés du samedi que nous avons ratés se comptent sur les doigts de la main », se félicite le couple. Pourtant, avec de la tension et du diabète, le maraîcher de 59 ans pense bientôt fermer la ferme.
Réglée comme une horloge
Puisqu’ils sont seuls, ils ne vendent leur production qu’à ce rendez-vous hebdomadaire. À force, l’exploitation est réglée comme une horloge. Le maraîcher planifie ses semis deux fois par an, puis plante au rythme des marchés. Les salades de la semaine sont déjà belles, alors que celles pour les samedis suivants viennent tout juste d’être mises en terre. « Je suis capable de récolter mes légumes la vieille, voire le jour même si nous sommes dévalisés. »
Olivier Martin
Tout n’est pas toujours parfait. Le maraîcher est tributaire de la météo. « On a toujours un œil sur les prévisions », glisse-t-il, en caressant sa chienne Lenka. Le border collie de huit ans ne le quitte pas. Avec le temps, il y a parfois de mauvaises surprises : gel, grêle, vent… Le pire a été la tempête de 1999. « Après ça, nous n’avons jamais racheté de serres. Elles coûtent trop cher à assurer. » Les anciennes sont encore là, abîmées par les éléments.
Créer du lien social
La stratégie du « frais, de saison, raisonné et local » fonctionne, le couple Bégaud a trouvé sa clientèle au marché. Après avoir un temps essayé la vente direct, ils ont arrêté. Trop chronophage. En se mariant à Laurent, Maguy a embrassé le maraîchage. Ancienne vendeuse dans un magasin d’optique, elle sait être commerçante. Tous les samedis, elle tient un banc sous les arcades du marché central de Royan. Deux vendeuses en basse saison, trois l’été, lui viennent en renfort. « Pour la vente, seule, je ne m’en sortirais pas », explique-t-elle.
Olivier Martin
Le marché permet aussi de créer du lien social. « Même si beaucoup de nos clients ne sont là que l’été, ils viennent chez nous parce qu’ils nous connaissent », glisse Maguy Bégaud. Parfois, il leur arrive d’aller à l’enterrement de l’un d’eux. « Ils nous ont fait vivre pendant des années, nous prenions mutuellement des nouvelles de nos familles. C’est normal. »
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