Alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, Royan, paisible station balnéaire de Charente-Maritime, devient le théâtre d’un épisode militaire aussi spectaculaire que tragique. Retour sur les bombardements d’avril 1945 qui ont transformé la « Perle de l’Atlantique » en un champ de ruines.
Avant d’évoquer l’ampleur des bombardements, il faut comprendre la situation de Royan à cette époque. Comme Lorient, Saint-Nazaire ou La Rochelle, la ville de Royan fait partie des « poches de l’Atlantique », ces zones tenues par les Allemands jusqu’aux derniers mois de la guerre. Jugée cruciale pour verrouiller l’estuaire de la Gironde, Royan est défendue par près de 5 000 soldats allemands. L’occupant nazi a identifié ce port comme l’un des points à tenir coûte que coûte, dans l’éventualité d’un débarquement allié organisé depuis la Grande-Bretagne.
Décembre 1944 : les Alliés préparent leur offensive
Le 10 décembre 1944, à Cognac, les états-majors français et américains se réunissent pour organiser une campagne de bombardements tactiques, en amont d’une attaque terrestre prévue contre la poche de Royan. Mais l’opération prend une tournure dramatique dès son premier acte.
5 janvier 1945 : une nuit d’…erreurs et de chaos !
Dans la nuit du 5 janvier 1945, Royan subit un déluge de bombes. Censées viser les positions périphériques allemandes, les frappes alliées atteignent en réalité le cœur de la cité balnéaire.
442 civils perdent la vie, et plus de 80 % du centre-ville est réduit en cendres. Royan, joyau de l’architecture balnéaire de l’entre-deux-guerres, est méconnaissable.
Dans les mois qui suivent, Royan devient une ville fantôme. Seuls les quartiers de Pontaillac et Le Parc conservent une présence humaine. La vie s’est figée, suspendue à une nouvelle offensive que chacun pressent imminente. Au printemps 1945, les Alliés passent à l’action. L’opération « Vénérable » est déclenchée le 14 avril. Les moyens déployés sont colossaux :
- 30 000 soldats,
- 200 chars,
- 250 pièces d’artillerie,
- Et 25 navires de guerre.
Le général Doyle, à la tête des forces aériennes américaines, donne le signal. Les avions larguent 3 200 tonnes d’obus. Le lendemain, 1 350 avions reprennent les frappes. Avec une nouveauté redoutable : 725 000 litres de napalm, une essence gélifiée hautement inflammable, sont utilisés pour la première fois à cette échelle sur le territoire français.
17 avril 1945 : Royan libérée, mais à quel prix ?
Le 17 avril au matin, les troupes alliées pénètrent dans une ville en ruines. Quelques combats éclatent encore autour du Golf-Hôtel, siège du quartier général allemand. Mais à 12h45, le contre-amiral Michaelles, retranché dans son blockhaus, accepte de se rendre. Royan est officiellement libérée. Mais la ville est à terre, littéralement. Le coût humain et patrimonial de cette opération interrogera longtemps historiens et habitants.
Aujourd’hui, Royan porte les marques de cette double tragédie : la guerre et la reconstruction. Son architecture moderniste en témoigne (Eglise Notre Dame, son Marché, etc…), tout comme les mémoriaux érigés pour rappeler le prix payé par les civils dans cette bataille oubliée.
Cette chronique est produite du mieux possible. Pour toute observation sur cet article concernant le sujet « Royan c’est royal » merci d’utiliser les coordonnées indiquées sur notre site internet. Le site royan-atlantic.fr a pour but de créer diverses publications sur le thème Royan c’est royal éditées sur le net. Cet article parlant du thème « Royan c’est royal » fut trié sur internet par les rédacteurs de royan-atlantic.fr Très prochainement, nous présenterons d’autres informations pertinentes sur le sujet « Royan c’est royal ». En conséquence, consultez de façon régulière notre site.